Après l’annonce d’un premier projet similaire en avril dernier, l’UTILE projette de construire un autre logement étudiant coopératif à Montréal en 2020. Il sera situé à Rosemont – La Petite-Patrie, au sein du Technopôle Angus. Estimé à 22 millions de dollars, l’immeuble comprendra 122 logements proposés à des tarifs 15 à 25 % plus bas par rapport aux prix du marché. La diminution des offres sur le marché locatif tend à amplifier la pression de la demande. Les étudiants font partie des plus vulnérables par rapport à cette évolution du secteur. Actuellement, Montréal a besoin d’environ 4 000 lits au niveau de son parc de logement pour étudiants, selon l’UTILE (Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant). Dans ce contexte, cette organisation souhaite, à terme, bâtir 10 000 logements étudiants coopératifs au Québec. Deux projets de ce type sont déjà en cours de réalisation. Le premier est situé sur la rue Papineau et le second dans Rosemont. Des logements plus abordables pour les étudiants Par rapport à d’autres programmes pour étudiants, le projet immobilier lancé par l’UTILE est particulièrement innovant en raison de sa gestion locale. Comme l’a précisé au site canadien Métro, Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de la ville : Ça nous permet d’avoir un projet par et pour les étudiants. C’est une façon supplémentaire d’affirmer notre caractère étudiant à Montréal. Robert Beaudry En effet, les appartements situés dans les grands centres sont généralement inabordables pour les étudiants. La construction de ce type de logement coopératif a ainsi une portée économique et sociale non négligeable pour la ville. Au-delà de ses avantages concrets pour les étudiants, l’investissement permet de libérer des logements du parc locatif de Montréal au profit des familles. Il s’agit d’une action importante pour la municipalité au regard de la raréfaction de l’offre dans la région. Selon Robert Beaudry, relayé par Métro : L’enjeu n’est pas quantifié. Mais on sait que ça existe. Le resserrement du marché fait aussi en sorte que de grands logements familiaux sont utilisés par plusieurs étudiants en même temps. Robert Beaudry L’UTILE a ainsi annoncé un premier projet de logement coopératif en avril 2019. Estimé à 18 millions de dollars, l’immeuble sis rue Papineau pourra recevoir 144 étudiants dans ses 90 logements aménagés sur quatre étages. Les unités seront disponibles à la location à partir du mois de janvier 2020, selon Laurent Levesque, coordonnateur général de l’UTILE. Son second projet vise également à répondre aux besoins croissants des étudiants en matière de logement abordable. Reconnaissant l’ampleur du manque dans le domaine, le groupe souhaite en construire jusqu’à dix fois plus. Un projet coopératif et écoresponsable Sur son projet dans Rosemont, l’UTILE ambitionne de construire un immeuble exemplaire en matière d’écoresponsabilité. Cette spécificité aura probablement des effets concrets sur l’assurance habitation étudiant. Selon les explications de Laurent Levesque : On vise à obtenir la certification LEED en habitation. Au niveau de la conception, de la gestion sur le chantier, bref dans toutes nos opérations, on veut réduire notre empreinte environnementale au maximum. Laurent Levesque Le bâtiment sera équipé d’une enveloppe extérieure affichant une haute performance énergétique. Cet élément lui permettra de faire baisser sa consommation jusqu’à 25 % par rapport à un immeuble similaire. Il doit par ailleurs accueillir près de 160 étudiants, dans ses 86 studios et ses 36 appartements à 2 chambres. Le chantier débutera en 2020, pour une livraison prévue en 2022, au plus tard, selon l’UTILE. Ce second projet du groupe est financé par l’administration Plante à hauteur de 5,3 millions de dollars. Il bénéficie également d’un soutien financier de la Société de Patrimoine Angus et de la Fiducie du Chantier de l’économie sociale, à raison de 1,5 million de dollars chacun. D’après Métro, le projet est aussi susceptible d’être soutenu par la Caisse d’économie solidaire et le FILE (Fonds d’investissement pour le logement étudiant). Selon Robert Beaudry, la ville compte revoir sa participation à la baisse si la SCHL (Société canadienne d’hypothèques et de logement) contribuait également au projet. En tout cas, l’élu prévoit, à long terme, la création d’un meilleur programme pour multiplier les logements étudiants abordables à Montréal. La ville compte d’ailleurs aménager 12 000 logements sociaux et abordables à l’horizon 2021.