La construction de bâtiments durables ne fait pas encore partie des tendances actuelles. C’est la raison pour laquelle le Hub for Biotechnology in the Built Environment (HBBE) souhaite se consacrer aux recherches permettant d’améliorer l’empreinte carbone des immeubles. Il s’agit du premier centre dédié à cet effet. Il aspire à répondre aux besoins écologiques des populations. Nombre de solutions ont déjà été avancées pour ériger des bâtiments respectueux de l’environnement. Par exemple, les professionnels œuvrant dans ce domaine ont conçu des bâtiments basse consommation (BBC), des maisons à énergie positive et même des logements connectés. Les maisons vivantes constitueront-elles bientôt la nouvelle norme dans les grandes agglomérations ? C’est en tout cas ce que laissent entendre les chercheurs des universités de Newcastle et de Northumbria au Royaume-Uni. D’ailleurs, le tout premier centre dédié aux applications des biotechnologies dans le génie civil ouvrira le 1er août prochain. La biotechnologie au service des occupants des bâtiments Certains chercheurs se penchent sur la possibilité de concevoir des bâtiments qui périssent lentement dans le temps pour ensuite se régénérer au profit de la nouvelle génération. Il peut par exemple s’agir des éléments de plomberie capables d’absorber les eaux usées des toilettes et toute sorte de déchets produits par les résidents des bâtiments en question, de manière à engendrer de l’énergie électrique. En appliquant la biotechnologie aux bâtiments, les constructions seront-elles plus adaptées aux habitants ? En prenant l’exemple de l’éclairage bioluminescent dans les intérieurs, les consommateurs pourront réduire leurs dépenses allouées à l’énergie, car les bactéries y afférentes ne se nourrissent que de sucre. De plus, les habitants seront éventuellement protégés contre la pollution visuelle, d’autant plus que la source d’énergie est loin d’être agressive pour la rétine. Ce souci concernerait 80 % des Français. Les murs feront partie des éléments vivants En travaillant de concert, les ingénieurs, les professionnels de l’architecture et les experts en biotechnologie pourraient fabriquer des murs respirants qui contribueront à la circulation de l’air dans une pièce particulièrement humide comme la salle de bains. Pour ce faire, les spores bactériennes doivent être mélangées au latex, à en en croire les recherches entamées par l’Institut de technologie du Massachusetts. Certaines compagnies d’assurance maison proposent des garanties adaptées aux habitations dotées d’un label écologique. Dans le même ordre d’idée, certains chercheurs ne peuvent s’efforcer d’imaginer des murs qui pourraient se réparer tous seuls en cas de fissure. Selon eux, il faudrait, pour y parvenir, injecter des spores de bactéries dans le béton en fusionnant les déchets agricoles et le mycélium. Les organismes vivants réagissent, en effet, au contact de l’eau qui s’infiltre dans le matériau. Ainsi, de nouveaux cristaux de calcite se forment pour recouvrir les parties fissurées.