Si votre prime d’assurance auto vous coûte de plus en plus cher, cela serait dû en partie au prix exorbitant de certaines pièces détachées, pratiqué par les constructeurs. Bonne nouvelle pour les assurés, un texte de loi devrait bientôt permettre de faire baisser significativement le montant de la cotisation. Pour les assureurs, la hausse du montant de la prime d’assurance auto est due notamment au prix élevé des pièces détachées qu’il faut payer en cas de sinistre. D’après l’organisme professionnel Sécurité et Réparation Automobile (SRA), leur prix a grimpé en moyenne de 5,8% en 2020. Dans le détail, pour les constructeurs Peugeot et Citroën il a augmenté de 7% et de 2% pour Renault. Aussi, selon la Fédération de la distribution automobile (Feda), ce sont les constructeurs Français qui pratiqueraient les hausses les plus importantes à l’échelle européenne. Les assureurs face à une hausse des risques Interrogé par MoneyVox, le président fondateur de Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler, juge que « les ventes massives de SUV, l'essor des véhicules électriques comme de nouveaux venus tels Tesla et leurs pièces détachées hors de prix conduisent à une hausse des risques pour les assureurs. » Pour inciter à l’achat, les constructeurs ont mis en place Ia « stratégie Nespresso » à l’image des fameuses dosettes de café. Cette dernière consiste à pratiquer des marges réduites sur un véhicule neuf, compensées par la suite sur le coût de l’entretien et des réparations au prix fort. Cette technique est vivement critiquée par les assureurs, puisque cela fait augmenter le coût des sinistres et donc celui des primes d'assurance. Sollicité par MoneyVox, le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) se défend et justifie la hausse du prix des pièces détachées par la conséquence d’une « diversité accrue des modèles demandés par les consommateurs ». Vers une baisse de 30 à 40% du prix des pièces détachées Pourtant, selon Damien Pichereau, ancien député LREM ces arguments ne tiennent pas la route. C'est même la raison pour laquelle il avait présenté l'an passé une proposition de loi, dont le but est de libéraliser le marché des pièces détachées. Résultat : à compter de janvier 2023, l'article 32 de la loi « climat et résilience » entrera en vigueur et limitera le monopole légal des constructeurs. Concrètement, toutes les pièces visibles d'une voiture telles que les rétroviseurs, le capot ou le pare-chocs ne seront plus protégées, et l'ensemble des pièces de vitrage seront totalement ouvertes à la concurrence. Dorénavant, les autres équipementiers auront la possibilité de produire et commercialiser ces pièces à l'issue d'une période de 10 ans au lieu de 25 ans, à compter de l'enregistrement du dessin ou du modèle de la pièce. Cette mesure pourrait ainsi permettre de baisser de 30 à 40% le prix des pièces détachées espère Mathieu Séguran, délégué général de la Feda. Pour sa part, Damien Pichereau estime que chaque Français pourrait éventuellement économiser en moyenne 80 euros par an sur sa cotisation d’assurance.