Dans l’Hexagone, le phénomène de la conduite sans assurance est une tendance qui n’est pas près de s’estomper. Le FGAO en donne la preuve dans son bilan annuel pour la période d’exercice de 2020. Le rapport démontrant que, malgré la chute du trafic routier porté par les restrictions de déplacement, ce fléau a continué son ascension. Organisme en charge de l’indemnisation des victimes des accidents de la route causés par un tiers en défaut d’assurance ou non identifié, le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires est le mieux placé pour dresser un bilan sur le sujet. En publiant son dernier rapport annuel, le FGAO a ainsi fait savoir qu’en 2020 la chute du niveau de la circulation engendrée par les confinements n’était pas une raison suffisante pour empêcher le nombre de conducteurs non assurés de progresser. Un véritable fléau qui se fait constater sur l’ensemble du territoire selon les auteurs de cette étude précisant que ce type de comportement concerne les hommes dans la grande majorité. La pratique continue son ascension D’après le FGAO, la circulation sans assurance est un phénomène constaté sur l’ensemble des routes françaises depuis des années avec un penchant pour les voies communales enregistrant plus de 90% des accidents contre 5,7% pour les autoroutes. En ce qui concerne la période de 2020, cet organisme a ainsi souligné que tous les départements étaient concernés avec Seine–Saint-Denis (15,3%), Val-de-Marne (8,1%), Paris (6,5%), Bouches-du-Rhône (6,2%) et le Val-d’Oise (7%) dans le top 5 des plus touchés. Et puisqu’il s’agit d’un bilan annuel, le Fonds a tenu à faire savoir que par rapport en 2019, le nombre d’indemnisations a baissé de 14,4% pour 27 332 victimes qui lui ont coûté 106,3 millions d’euros au total. Une baisse portée par les confinements selon l’organisme précisant cependant que pour ce qui est des défauts d’assurance, la croissance était encore au rendez-vous sans pour autant fournir un nombre exact sur le sujet. Mais en entrant dans les détails, ces experts ont démontré que cette tendance haussière a été principalement portée par les délits de fuite enregistrant une augmentation de 34% depuis 2010 et a représenté 22 millions d’indemnisations en 2020. Ce, en précisant que ce genre de comportement s’explique à travers l’absence d’une couverture assurantielle. Une mauvaise habitude chez les hommes Dans son rapport, le FGAO a mentionné que la conduite sans assurance est une mauvaise habitude essentiellement constatée chez les hommes généralement au volant d’une voiture légère ou d’un deux-roues. Ce, pour la simple raison que 80% des incidents répertoriés en 2020 concernaient des conducteurs non assurés de sexe masculin et de la catégorie d’âge évoluant entre 26 et 35 ans. Et d’après les analystes, cette situation s’explique principalement à travers des problèmes financiers empêchant certains individus à souscrire à une couverture assurantielle, malgré l’existence de contrat d’assurance auto pas chère auprès des organismes spécialisés dans ce domaine. Pour arriver à cette conclusion, ces experts ont pris en compte deux aspects majeurs : Les plus jeunes doivent payer le plus cher pour être couverts du fait d’un niveau de risque plus élevé porté par leur manque d’expérience ; Les conducteurs non assurés sont pour la majorité représentés par des chômeurs suivis de près par les ouvriers, les cadres moyens et employés. À cela s’ajoute l’imprudence exacerbée chez les hommes par rapport aux femmes en notant que là encore, certains conducteurs ont fait fort en cumulant les infractions en associant parfois la conduite sans permis et l’état d’ivresse représentant respectivement 26% et 18% des auteurs des incidents routiers de l’année dernière.