Le Japon vise la neutralité carbone à l’horizon 2050, comme l’a récemment indiqué son nouveau Premier ministre Yoshihide Suga. Ce projet ambitieux requiert en toute logique des mesures drastiques pour être réalisable. Ainsi, le gouvernement envisage de retirer les voitures essence de la circulation d’ici 2030. Il s’agit toutefois d’une véritable gageure, vu l’importance des énergies fossiles dans le pays. La part de marché des voitures essence s’amenuise au fil des années, dans un contexte de réduction des émissions de CO2. Cette tendance peut même être observée sur le marché de l’assurance auto. Pour rattraper son retard dans cette démarche, le Japon a récemment annoncé l’interdiction de cette motorisation d’ici 2030. Le pays a officialisé ses objectifs en la matière en novembre dernier. Cette mesure s’inscrit dans sa nouvelle stratégie pour atteindre rapidement la neutralité carbone. Le Premier ministre Yoshihide Suga a ensuite présenté les détails de son programme de croissance durable à Noël. Le gouvernement nippon cherche ainsi à s’aligner sur les autres signataires de l’accord de Paris. Un projet gouvernemental optimiste Dans son programme de croissance écoresponsable, le Japon accorde une place de premier plan aux énergies renouvelables. Cette démarche est surtout orientée vers l’automobile et l’hydrogène. Ainsi, les sources renouvelables devraient représenter entre 50 % et 60 % de sa production énergétique d’ici 2050. Or, les solutions vertes représentent à peine 20 % de l’énergie totale dans le pays jusqu’à présent. Pour y parvenir, les pouvoirs publics envisagent notamment de miser sur les parcs d’éoliennes offshore. L’installation de ces dispositifs en mer permettrait en effet de surmonter le problème du manque de terrains dans l’archipel. Malgré ces défis, le pays veut se conformer à l’objectif carbone de l’Union européenne, du Royaume-Uni et de la Chine. Enfin, l’État prévoit de mettre en place des incitations fiscales pour encourager les entreprises à participer à ce plan gouvernemental. À travers cette initiative, il espère générer une croissance économique annuelle de 900 milliards de dollars supplémentaires jusqu’en 2030. Le dispositif devrait par ailleurs être soutenu par les investisseurs. Une décision radicale par rapport à la situation du pays Outre son objectif carbone, le Japon ambitionne de dégager plus de 2 000 milliards de dollars de sa croissance verte. Le pays reste, en revanche, plus mesuré par rapport à l’interdiction des voitures essence sur son territoire. En effet, le Premier ministre a fixé l’échéance à 2030, dans le meilleur des cas. Cette initiative peut néanmoins s’étendre sur les quinze prochaines années, selon l’évolution de la situation. Quoi qu’il en soit, le gouvernement cherche à terme à éliminer ces véhicules thermiques de l’ensemble du territoire. Les autorités souhaitent notamment les remplacer par des hybrides, des 100 % électriques et des voitures avec piles à combustible. Le Premier ministre a révélé un projet impliquant une modification en profondeur de l’écosystème local, selon les observateurs. En effet, le Japon est traditionnellement dépendant du charbon et du gaz. Il sera ainsi très difficile de modifier radicalement l’économie énergétique du pays. Néanmoins, le gouvernement fait preuve d’une grande détermination dans son envie de respecter les termes de l’accord de Paris.