Alors que l’application du principe du pollueur-payeur dans le secteur automobile se révélait prometteuse auparavant, elle paraît absurde aujourd’hui. D’un côté, les constructeurs ont trouvé le moyen d’y échapper. Ce qui génère certaines inégalités au sein de la branche. De l’autre, les facteurs pris en considération en vue de fixer la contribution semblent limités. Lors de sa mise en place, le malus automobile s’annonçait intéressant à première vue. Une des mesures phares du Grenelle de l’environnement en 2007, il se base sur le principe de l’économie circulaire. Dans les détails, les consommateurs de voitures climaticides sont taxés selon un barème déterminé. L’argent récolté sert à l’octroi d’aides à l’achat de modèles plus verts par le gouvernement. Par rapport à cela, la situation réelle semble aujourd’hui insensée à cause d’un système défectueux. Selon les experts, tenir seulement compte de l’émission de CO2 pour établir ledit barème est insuffisant. Cela entraîne différents phénomènes qui peuvent s’avérer lourds de conséquences sur plusieurs domaines comme l’assurance auto. L’utilisation du véhicule à prendre en compte Malgré l’adoption du cycle WLTP en France depuis 2020, plusieurs véhicules se passent aujourd’hui du malus écologique. Pour cause, ils sont munis de batteries qui leur permettent de parcourir une certaine distance en mode 100 % électrique. Une pratique courante chez les constructeurs en vue de contourner la mesure précédemment évoquée. Pourtant les tests ont été renforcés par rapport à l’ancienne norme NEDC. Il s’agit notamment de la nouvelle McLaren Artura lancée en février dernier. Avec un V6 biturbo de près de 600 ch, elle aurait été assujettie à une taxe de 30 000 euros en situation normale. Toutefois, elle esquive le malus grâce à sa batterie de 7,4 kWh. Celle-ci lui garantit un rejet de 129 g/km de CO2. Une valeur presque équivalente à celle d’une Duster Diesel de 115 ch. La seule différence entre les deux modèles, c’est que ce dernier roule uniquement en mode thermique. De ce fait, on peut déduire que la réduction d’émission polluante voulue par le gouvernement reste incertaine. Elle dépendra principalement de l’utilisation de chaque voiture. D’autres paramètres à inclure dans l’équation En outre, les détracteurs de l’écotaxe automobile relèvent l’absence de changement majeur sur l’environnement depuis sa création. Elle a seulement engendré une hausse des disparités dans le secteur automobile. À ce titre, un coupé sportif de plus de quatre cylindres sera soumis à un malus de 10 000 à 20 000 euros. En revanche, une McLaren sera considérée comme respectueuse de la planète. Par ailleurs, d’autres facteurs démontrent également l’inefficacité du dispositif vis-à-vis de l’environnement. Cela porte entre autres sur l’émission de particules fines par les équipements à l’instar des embrayages ou des freins. Il en est de même pour les pneumatiques qui seraient 1 000 fois plus polluants que les moteurs selon une étude d’Emissions Analytics en 2020. À noter également que la conception du moteur électrique s’accompagne d’un bilan écologique négatif. Comparée à la fabrication d’une variante thermique, elle dégagerait 30 % de CO2 en plus. Pour les propriétaires d’hybride rechargeable, il faudra alors du temps avant de compenser les rejets.