Le marché de l’assurance emprunteur a longtemps été monopolisé par les banques. Afin de garder leur mainmise sur ce produit, ces dernières usent de différents stratagèmes pour dissuader les souscripteurs de prêt immobilier de se tourner vers un assureur alternatif. Au cours de cette dernière décennie, plusieurs réglementations visant à simplifier le changement d’assurance emprunteur ont été mises en place. Toutefois, il faut dire que celles-ci n’ont pas réussi à favoriser la libre concurrence sur le marché. La nouvelle loi (loi Lemoine) adoptée fin février 2022 autorisant la résiliation infra annuelle du contrat d’assurance emprunteur pourrait changer la donne. L’application de ce texte prévue le 1er juin 2022 pour les nouveaux contrats et le 1er septembre 2022 pour les contrats existants pourrait en effet marquer la fin de la domination des banques. Possibilité de changer d’assurance à tout moment ImportantGrâce à cette nouvelle loi, les emprunteurs auront la possibilité de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment. Ils ne sont plus alors contraints d’attendre la date d’anniversaire pour résilier le contrat. D’ailleurs, les assureurs sont tenus d’informer chaque année les assurés de leur droit à la RIA et de leur indiquer les modalités de résiliation. Pour les emprunteurs, il s’agit d’une excellente nouvelle. En effet, le renforcement de la concurrence contribue à faire baisser les coûts de l’assurance, d’autant plus que ceux-ci sont pris en compte dans le calcul du taux d’endettement. Selon un professionnel du crédit, en optant pour la délégation d’assurance, ils peuvent accéder plus facilement au financement de leurs projets immobiliers et économiser jusqu’à 10 000 euros sur le coût total de l’emprunt. Compenser la remontée des taux immobiliers Depuis le début de l’année, le marché du crédit immobilier subit une remontée progressive des taux d’intérêt. Certes, la hausse reste modérée, mais face aux pressions inflationnistes, la Banque centrale européenne sera obligée de relever ses taux directeurs. Une décision qui entraînera un bond de quelques points des taux appliqués sur le crédit immobilier. La remontée des taux pourrait néanmoins être compensée en partie par la baisse des primes de l’assurance.