Dans toute la France, les taux des crédits immobiliers sont proches de leurs plus bas niveaux atteints en octobre 2016. Mais tous les candidats à l’accession ne peuvent malheureusement pas en profiter. C’est le cas des personnes ayant des problèmes de santé graves. Même si elles disposent de revenus conséquents, et même d’un apport, impossible de contracter un emprunt. Emprunter en étant malade, une mission souvent impossible Important Les ennuis de santé graves représentent encore un obstacle quasiment insurmontable à l’obtention d’un crédit à l’habitat en France. Pourtant, sur le marché, tous les voyants sont au vert : les taux d’intérêt continuent de baisser et sont désormais presque identiques à ceux proposés à l’automne 2016, lorsqu’ils avaient atteint des records de faiblesse. De plus, la concurrence et des objectifs commerciaux élevés poussent les banques à se montrer relativement souples dans l’octroi de financement. Mais pas pour tous. Alors que des ressources conséquentes combinées à un apport personnel permettent normalement de bénéficier de conditions très attractives, la réalité est tout autre pour les emprunteurs malades. Même avec l’accompagnement d’un courtier, les refus peuvent se multiplier. Certaines banques évoquent un capital trop important, d’autres estiment le reste à vivre insuffisant, quelques-unes refusent de tenir compte des allocations et prestations sociales dans le calcul des revenus. Or, le salaire d’une personne handicapée ou ayant des soucis de santé peut être réduit du fait du travail à temps partiel notamment. L’assurance de prêt immobilier comme obstacle majeur à l’accès au crédit Si ces infortunés parlent de discrimination, les organismes prêteurs soulignent la complexité de tels dossiers. Et bien que certaines enseignes affirment placer l’humain au cœur de leurs préoccupations, lorsque le risque est jugé trop élevé, la prudence reste de mise. Car un crédit immobilier est souscrit pour plusieurs années, pendant lesquelles l’établissement financier est exposé à une forte probabilité de défaillance de son débiteur pour cause de : décès, perte totale d’autonomie, invalidité permanente partielle ou totale, incapacité de travail. Et cette incertitude explique leurs réticences. La Banque de France rappelle par ailleurs que le droit au crédit n’existe pas dans l’Hexagone. L’assurance prêt immobilier constitue un autre frein. Cette couverture est indispensable pour protéger la banque et l’emprunteur dans l’éventualité de la survenue des situations précitées. L’octroi des fonds est d’ailleurs conditionné à l’adhésion à cette garantie. Seulement, pour les personnes souffrant d’une maladie grave ou chronique, le coût est très élevé à cause de la majoration de la prime appliquée par l’assureur pour couvrir un risque supérieur. Il n’est pas rare que les compagnies imposent des exclusions de garanties, voire refusent leur prise en charge. Et la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un risque aggravé de santé) ne suffit pas toujours à régler le problème, privant les malades de tout accès au crédit.