L’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a engagé de nombreuses réformes. À sa nomination, son successeur a hérité de ces nombreux projets. Toutefois, la crise sanitaire du Covid-19 a accaparé l’attention et les ressources du système de santé entre-temps. Depuis l’accalmie, le ministère semble prêt à poursuivre ces réformes. Le nouveau directeur de l’assurance maladie, Thomas Fatome, a pris ses fonctions le 17 août 2020. La même semaine, il a reçu une feuille de route particulièrement chargée pour les mois à venir. Dans celle-ci, le ministre de tutelle a rappelé les priorités actuelles et fixé les nouveaux objectifs de l’organisme dans le secteur santé. Dans l’ensemble, la crise sanitaire n’a pas changé les problèmes de fond visés par le ministère de la Santé. La pandémie a néanmoins révélé de nouveaux enjeux, tels que l’importance de soutenir le développement de la télémédecine. L’efficacité de cette pratique fait en effet partie des nombreuses leçons tirées de l’expérience du confinement. Vers une meilleure intégration de la technologie Pendant le confinement, les Français ont massivement eu recours à la téléconsultation sur tout le territoire. Cette situation sans précédent a démontré les nombreux atouts de cette solution et sa capacité à être utilisée à grande échelle. Depuis, l’Assurance Maladie a recommandé le renforcement de son développement sur le long terme. Dans ce contexte, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a récemment demandé d’ouvrir des négociations pour obtenir des assouplissements dans le domaine. Il souhaite également que cette pratique soit ouverte aux sages-femmes et aux dentistes. De même, les soins à distance (télésoins) devraient être possibles pour les infirmiers, les kinésithérapeutes et les orthophonistes. Enfin, le ministre a prié l’Assurance Maladie de fournir plus d’efforts dans la constitution du DMP (dossier médical partagé). Pour rappel, ce dispositif a été relancé à la fin de l’année 2018. En juin dernier, 9,3 millions de carnets de santé numériques étaient recensés en France. Olivier Véran envisage ainsi des mesures incitatives temporaires pour accélérer le rythme dans le domaine. De nombreux projets à concrétiser Le ministre de la Santé cherche à mener à bien les réformes initiées par Agnès Buzyn, notamment avec les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé). Important La feuille de route établie pour l’Assurance Maladie prévoit ainsi une accélération du déploiement de ce dispositif pour assurer le maillage de tout le territoire. En février dernier, le ministère n’a compté que 60 communautés fonctionnelles. Les CPTS impliquent à la base l’association de plusieurs professionnels de santé libéraux sur des projets communs. Ces structures auront désormais une nouvelle mission, à savoir se préparer « aux menaces et crises sanitaires graves » et y répondre. Il s’agit clairement d’objectifs fixés suite à la pandémie actuelle. Le SAS (service d’accès aux soins) sera également au centre d’une concertation particulière avec les praticiens libéraux. Ces derniers devraient par ailleurs montrer une implication plus importante en facilitant les consultations sans rendez-vous. Sur ce point, le ministère privilégie pour l’instant le financement au résultat, au lieu d’envisager une hausse des tarifs.