La première tentative de Bernard Bensaid dans le secteur de l’immobilier se soldera par un échec. Mais la chance lui sourit lors de son deuxième essai en 2007 où il arrive à faire l’acquisition d’une vingtaine d’hôtels d’Accor. Au cours des dix prochaines années, il rachètera plus d’une centaine d’établissements « dont plus personne ne voulait » selon ses propos et ambitionne de réformer le système de santé en France. Bernard Bensaid, le président fondateur de DocteGestio, réalise un parcours admirable dans l’immobilier pourtant rien n’indiquait qu’il suivrait cette voie. En effet, il débute sa carrière dans le secteur de l’économie, il a d’ailleurs été nominé au prix de meilleur jeune économiste de France en 2000. Mais à ce moment-là, il décide de se lancer dans l’immobilier et plus précisément dans la reprise d’établissements. Il a d’abord racheté des hôtels à tout va avant d’acquérir des établissements de santé, dont une grande partie était vouée à faire faillite. Il déplore un système de santé français vacillant, qu’on peut notamment entrevoir via la hausse des cotisations sur les sites de comparateur mutuelle santé. Les prémisses de DocteGestio Aux alentours de l’année 2008, Bernard Bensaid tombe sur le dossier du patrimoine thermal de Plombières-les-Bains, qui était géré par un département. Il arrive à le reprendre et signe sa première victoire dans le domaine de la Santé, de ce succès est né DocteGestio en 2010. Bernard Bensaid commence à se faire un nom dans le milieu, en 2011. Il a gagné l’appel d’offres face aux géants du secteur, tels que Korian, Groupe SOS et Orpea, pour la reprise de l’association mosellane Amapa. La société DocteGestio a ainsi eu la charge de leurs 14 bâtiments et de leurs 1 800 salariés. Le président fondateur de l’entreprise a ensuite étudié les différentes infrastructures de l’association pour essayer de savoir pourquoi elle se dirigeait vers la faillite. Il découvre alors un fort taux d’absentéisme de 27% et décide d’organiser une cinquantaine de réunions avec les employés pour connaitre les raisons de leur absence. La majorité d’entre eux déplorait le manque d’estime à leur égard ainsi qu’un salaire jugé insuffisant. Bernard Bensaid leur promet alors d’être plus à leur écoute, et met sur pied une application mobile où les salariés pouvaient donner leur avis et envoyer des requêtes via un système de ticket. Le nouveau patron distribua également un Smartphone à chacun d’eux afin que tous puissent avoir accès à la plateforme. Un réel changement s’est opéré, et le taux d’absentéisme a rapidement chuté à 18%. Des départements abandonnés à leurs sorts Depuis ce succès à Metz, la société DocteGestio multiplie les conquêtes, son fondateur déclare : Entre 2010 et 2020, on a compté en moyenne une faillite par semaine, soit 520. Nous avons repris 120 établissements. Bernard Bensaid Ces différentes expériences ont permis à Bernard Bensaid de se familiariser avec les rouages du mécanisme du système de Santé en France. Il a repéré des dysfonctionnements institutionnels qui obligeaient les départements à financer eux-mêmes leurs besoins, même les plus petites communes qui ont éprouvent souvent des difficultés à dégager des fonds. Le président de DocteGestio déplore ce « système de santé aberrant », dont il souhaite contribuer à la réforme en s’inspirant notamment de celui de l’Allemagne. Dans ce pays, le personnel de santé est rémunéré à hauteur de 14% en plus du salaire moyen national quand ce taux est inférieur 7% dans l’Hexagone. De plus, dans ce pays d’outre-Rhin, le financement des dépenses du domaine de la santé représente 3,1% du PIB. Mais Bernard Bensaid consent qu’une telle réforme du système de santé français n’est pas encore à l’ordre du jour tant qu’une personnalité politique ne décide de s’y pencher sérieusement. D’ici là, il ambitionne d’apporter une pierre à l’édifice en faisant de son entreprise : Le premier opérateur global sanitaire et médico-social en institution et à domicile en France. Bernard Bensaid