Fin juillet 2020, la Cnam a publié en ligne les derniers chiffres concernant l’usage de la télémédecine dans l’Hexagone. Ces informations sont notamment basées sur les données des consultations à distance prises en charge de septembre 2019 à avril 2020. Selon ce rapport, les plus de 50 ans commencent à adopter cette pratique, qu’il s’agisse de patients ou de médecins. D’après les données communiquées récemment par l’assurance maladie, les généralistes libéraux ont réalisé 82,6 % des consultations à distance recensées entre septembre 2019 et avril 2020. Ainsi, ils forment actuellement la grande majorité des professionnels de santé pratiquant la télémédecine en France. Les téléconsultants sont également constitués de 6,4 % de psychiatres, de 2 % de pédiatres, de 1,3 % de gynécologues, de 1,1 % d’endocrinologues et de 1,1 % de dermatologues. Depuis la crise du Covid-19, ils sont particulièrement sollicités. Selon la Cnam, 56 000 praticiens ont eu recours à la téléconsultation au plus fort de l’épidémie, en avril dernier. Une méthode en plein développement Au-delà des profils individuels, la Cnam a remarqué de grandes disparités dans l’usage de la télémédecine au niveau régional. La tendance reste néanmoins conforme aux différences constatées depuis 2018. Cette année correspond à l’intégration de la téléconsultation parmi les actes remboursés par la Sécurité sociale. L’organisme détaille : De septembre 2019 à avril 2020, l’Île-de-France totalise un cinquième des facturations, dont plus de 320 000 pour la seule ville de Paris. À titre de comparaison, les régions Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté totalisent respectivement 121 000 et 229 000 facturations durant la même période. La Cnam a récemment soumis trois propositions pour favoriser le recours à la télémédecine dans le cadre de son rapport annuel sur les charges et produits. Elle a précisé que cette méthode doit être déployée dans le strict respect de la qualité de la prise en charge des patients. En juin dernier, une ordonnance a permis de prolonger le remboursement à 100 % des téléconsultations en vigueur durant la crise sanitaire. Cette mesure sera levée à une date communiquée ultérieurement ou au plus tard à la fin de l’année. Une différence notable entre les tranches d’âge La Cnam a constaté une certaine disparité dans l’âge des praticiens et des patients en analysant les actes de télémédecine facturés pendant le confinement. Elle explique : La moitié des médecins téléconsultants ont moins de 50 ans, alors que cette classe d’âge ne constitue que 37 % de l’ensemble de l’effectif de généralistes libéraux. […] À l'opposé, les médecins de plus de 60 ans facturent moins de téléconsultations que leurs confrères, alors que plus d’un médecin libéral sur trois a plus de 60 ans. Du côté des patients, les moins de 50 ans sont généralement les plus nombreux à solliciter la télémédecine en France. Cette tendance se révèle particulièrement marquée chez les 30 à 40 ans. En revanche, le recours à cette pratique tend à diminuer avec l’âge, à partir de la cinquantaine. La situation s’est inversée durant le confinement. D’ailleurs, cette tendance est susceptible de s’inscrire dans la durée. Concrètement, la proportion des moins de 30 ans est passée de 32 à 19 % des personnes consultées à distance. Les 70 ans et plus, quant à eux, représentent désormais 20 % des téléconsultations facturées, contre 8 % habituellement.