La réforme des retraites annoncée par le gouvernement s’est soldée en décembre dernier par des grèves, perturbant les transports sur plusieurs semaines et affectant jusqu’aux vacances de Noël. Entre-temps, l’exécutif a décidé d’accorder des dérogations à certains métiers en prolongeant la transition par exemple. Les personnes évoluant dans ces domaines pourront ainsi conserver quelques spécificités de leur ancien régime. Depuis peu, les danseurs de l’Opéra ont bénéficié d’un assouplissement face à la dernière réforme des retraites. Les nouvelles mesures ne concerneront que les personnes recrutées à partir de début janvier 2022. De ce fait, un danseur en activité avant cette échéance sera soumis à l’ancien régime et couvert par la mutuelle retraite habituelle de cette profession. De même, d’autres corps de métier auront la possibilité de conserver certaines particularités de leur retraite. Les syndicats dans ces branches ont ainsi levé leur préavis de grève suite aux engagements de l’exécutif en faveur de leur demande. Tous les autres, en revanche, basculeront comme prévu vers la retraite à points. Des exceptions variant selon les métiers Le 11 décembre dernier, les Français ont appris que le passage au régime universel s’appliquera seulement à une partie des agents de la SNCF et de la RATP. Concrètement, la réforme ne concernera que les roulants nés après 1985 et après 1980 pour les non roulants. Le calcul de leurs pensions devrait par ailleurs être revu afin de leur offrir des droits quasiment similaires à ceux issus de l’ancienne règle des six derniers mois. Les policiers, quant à eux, conserveront uniquement leur dérogation en matière d’âge de départ. Toutefois, cette mesure s’applique exclusivement à ceux qui assument des fonctions régaliennes dans la protection de la population. En revanche, la réforme ne concernera pas les gendarmes en dépit des similarités entre ces deux corps de métiers. Ils bénéficient en effet du statut militaire, contrairement aux policiers. Une différence de traitement que ces derniers ont un peu de mal à accepter. Les cas des pilotes et des marins Les hôtesses, les stewards et les pilotes de ligne font partie des travailleurs qui avaient le plus à perdre dans le basculement vers la retraite à points. Ils craignaient en effet la disparition de leur caisse de retraite complémentaire. Pour rappel, la caisse dédiée à ces métiers était autonome et contenait près de 5 milliards d’euros. Finalement, elle sera conservée avec la totalité de ses réserves. Par ailleurs, les pilotes ont gardé leur droit de prendre la retraite à 60 ans et à taux plein. En revanche, l’âge de départ sera progressivement aligné sur le régime universel pour les hôtesses et les stewards nés après 1987. Auparavant, ils avaient la possibilité de partir à la retraite à 55 ans. Sur les mers, seuls les marins nés après 1982 passeront au régime instauré par la dernière réforme des retraites initiée par le gouvernement. Ils pourront néanmoins conserver leur droit de partir à 55 ans, du moment qu’ils ont navigué depuis plus de 15 ans.