Il n’est plus à redire que la motivation du personnel est un élément clé du succès pour une entreprise puisqu’elle augmente la productivité des collaborateurs. Un sentiment qui peut être toutefois inhibé par un climat de stress et un mal-être au travail. C’est ce que ressentent actuellement les professionnels hospitaliers, d’après le dernier baromètre d’Odoxa, en plus de certaines fragilités au niveau de la santé. Le corps médical français est malade. L’institut de sondages Odoxa l’a relevé dans son « carnet de santé des Français et des personnels de santé et hospitaliers » publié à la fin de l’année 2019. Et il ne s’agit pas seulement de l’état physique de nombreux professionnels qui, semble-t-il, s’est quelque peu dégradé depuis que le froid s’est installé. Leur moral est aussi au plus bas. Tout comme celui des autres représentatifs qui ne travaillent pas dans le milieu. Outre l’insatisfaction au niveau de leur métier, notamment pour bon nombre de non-cadres, la confiance de la population – professionnels de santé ou pas – dans le système de santé et hospitalier est aussi en berne. Sans oublier la perception négative que certains ont du système de retraite depuis le communiqué de Matignon le 11 décembre dernier. Plus de malades, mais moins de consultations Alors que 2019 vient de prendre son envol pour céder la place à une nouvelle année censée pleine de renaissances et d’espoirs, le dernier baromètre d’Odoxa réalisé pour le compte de la Mutuelle nationale des hospitaliers, du Figaro et de France Info a révélé certaines ondes négatives chez les Français, notamment sur le plan santé. En effet, parmi le millier de personnels soignants environ qui ont été interrogés par l’entreprise de sondages, 31% ont avoué avoir été malades ces derniers mois. Dans la même foulée, 26% des 1 000 individus, non professionnels en milieu de santé ont déclarés avoir aussi été touchés par une maladie. Sont parmi les plus citées : les rhumatismes ou les blessures (24%), les rhumes ou les rhinites (22%) ainsi que les maux de tête (22%). Un phénomène qui ne serait pas près de s’estomper cette année, à en croire l’estimation de près de six médecins sur dix (57%). Force est pourtant de constater que les Français sont moins enthousiastes à l’idée de se faire consulter. Selon Odoxa, 40% des patients ont remis à plus tard leur visite chez le praticien tandis que 15% ont préféré recourir à l’automédication. Or, ils ont tout intérêt à jouir de ce droit puisque grâce à la réforme 100% Santé les dépenses en matière de soins seront entièrement prises en charge, du moins en grande partie, par la Sécurité sociale et la mutuelle santé. Une confiance et un moral sur une pente descendante Il faut dire que la réalité est bien éloignée des perspectives positives que devrait refléter ce dispositif : 96% du corps médical et 78% des non-professionnels de santé ont une vision négative de l’hôpital ; 97% du personnel hospitalier et 81% des autres représentatifs se sont montrés déçus des services d’urgence ; 90% des soignants et 80% des Français ont montré du défaitisme face à la dégradation des services de l’hôpital et des urgences ; 92% des professionnels du domaine et 75% des autres profils n’ont plus confiance en une éventuelle amélioration du système de santé. Par ailleurs, le bilan santé des professionnels médicaux a été des plus négatif à la fin de l’année, et ce, sur tous les plans. De fait, outre leur état physique, leur équilibre moral semble n’avoir pas été au mieux de leur forme. 54% d’entre eux ont admis être insatisfaits de leur travail (12% éprouvent même une insatisfaction plus profonde). Dans les détails, les infirmiers et infirmières sont beaucoup plus concernés (56%) que le personnel cadre (45%). À titre de comparaison, le taux d’insatisfaits non exerçant dans le secteur s’élève à 20% seulement.