La Cour des comptes dénonce l'augmentation du coût des mutuelles. Le mardi 20 septembre dernier, la Cour des comptes publie son rapport annuel sur la sécurité sociale. Elle y constate la régression de la prise en charge par la mutuelle et pointe du doigt les organismes de santé complémentaires. Une hausse des restes à charge Les chiffres révèlent qu'en 2015, les dépenses sanitaires s'élèvent à 195 milliards d'euros. 76,8 % de ces frais, soit 150 milliards d'euros, sont pris en charge par la Sécu. Depuis 2011, ce taux de prise en charge reste stable et avoisine même les seuils constatés dans les années 1998-1999. Toutefois, les niveaux individuels de prise en charge reculent, engendrant une hausse des restes à la charge des ménages. La Cour des comptes attribue cette diminution à la croissance des frais concernant les affections de longue durée (ADL). Couvertes à 100 %, les personnes atteintes d'ADL sont deux fois plus nombreuses qu'il y a 20 ans. Il s'ensuit que les dépenses les concernant représentent aujourd'hui 60 % de la totalité des remboursements santé. Cette situation entraîne un arbitrage et un désengagement de la Sécu quant à certains postes de santé. Cotisations en hausse, remboursements en baisse Face à cette non-prise en charge de certains postes par la Sécu, les organismes complémentaires prennent le relais. Sur la totalité des dépenses sanitaires, ils interviennent dorénavant à hauteur de 13,2 %, soit 25,3 milliards d'euros. La souscription à une complémentaire santé n'est cependant pas donnée à tous les Français. Aujourd'hui, 95 % des ménages sont indemnisés par une mutuelle santé et 5 % d'entre eux paient un reste à charge environnant les 1300 euros. Cette souscription présente par ailleurs le souci de l'égalité aux soins. Les inégalités sont d'autant plus accentuées par la multiplication des modes de prise en charge. Les assurances diffèrent tellement d'un contrat à l'autre que la couverture est insuffisante ou encourage la surconsommation.