Suite à la généralisation de la complémentaire d'entreprise par la loi, il semble qu'aujourd'hui, près de 90 % des entreprises sont couvertes. Toutefois, le régime mis en place est loin d'être parfait. En effet, d'abord, les entreprises sont couvertes mais les salariés ne le sont pas. Ensuite, l'étendue des garanties est encore assez faible. Tour d'horizon ! Une migration progressive Au sein des TPE, les personnels peuvent se faire dispenser sans justificatif. Mathias Matallah, président du cabinet Jalma affirme que les employés précaires, avec un taux de rotation important, sont peu intéressés par la couverture collective. Selon les chiffres de l'Opinion, environ un salarié sur trois s'est fait dispenser. De plus, pour les 4 millions de salariés qui possédaient une assurance individuelle et qui décident de basculer dans l'assurance collective, cette formule semble peu intéressante puisqu'ils se trouvent moins bien couverts. Jean-Philippe Allory, directeur général et associé du cabinet Adding explique cependant que les employés ne comprennent pas encore la réforme, notamment que 50 % de la cotisation sont pris en charge par l'employeur. Il prévoit toutefois que dans quelques mois, quand ces derniers auront enfin compris le système et quand tous ceux qui ont pu se faire dispenser la première année vont devoir souscrire le contrat collectif, sa visibilité sera accrue. Cette progression est d'ailleurs en route car si en début d'année, 6 salariés sur 10 se faisaient dispenser, actuellement, ils ne sont désormais plus que 4 sur 10. Une mutuelle peu couvrante Dans le cadre de l'assurance obligatoire, la loi impose également aux employeurs une liste de garanties minimales ou " panier de soins ANI ". Ces derniers peuvent toutefois proposer à leurs salariés des garanties plus larges. D'après Claude Negrin, actuaire conseil, 130 branches professionnelles disposent actuellement d'une mutuelle santé valable pour leurs salariés si elles n'étaient que 60 avant la réforme. Concernant les garanties, 15 % d'entre elles ont opté pour le strict minimum, 20 % pour un contrat très légèrement amélioré et 30 % ont préféré un régime intermédiaire, encore peu couvrant. Pour ceux qui est des sociétés qui ne dépendent pas d'une branche, les statistiques révèlent qu'environ une sur cinq a choisi le panier de soins sec. Celles qui ont ajouté des garanties peu protectrices sont en moyenne au nombre de 3 sur 5. Ainsi, un salarié qui désire une couverture correcte ou récupérer le niveau de garanties du contrat individuel doit acheter lui-même les garanties qu'il souhaite.