Le 1er juin, la Loi Lemoine, qui réforme l'assurance emprunteur, est entrée en vigueur. Si certains ont déjà constaté une hausse des tarifs pour les contrats sans questionnaire de santé, les nombreux avantages qu’elle représente pour les compagnies d’assurance devraient contribuer à stabiliser les prix à l’avenir. Depuis le mercredi 1er juin, la Loi Lemoine est entrée en vigueur. Elle permet aux bénéficiaires de nouveaux contrats, de résilier leur assurance emprunteur à tout moment pour profiter d'une offre concurrente moins chère ou offrant de meilleures garanties. En revanche, un point déplait fortement aux assureurs : la fin du questionnaire médical, pour les crédits de moins de 200 000 euros par personne (ou 400 000 euros pour un couple), remboursés avant le 60e anniversaire de l'assuré. A leurs yeux, cette décision va les obliger à assurer des contrats « à l'aveugle », sans pouvoir gérer le risque d'un éventuel problème de santé de l'emprunteur qui l’obligerait à ne plus pouvoir honorer les mensualités de son prêt. D’après, plusieurs observateurs du secteur, des hausses de tarifs jusqu’à 40% sont appliquées depuis l’entrée en vigueur de la Loi Lemoine Une opportunité pour les assureurs ? Ces chiffres paraissent incompréhensibles pour Patricia Lemoine, députée Agir qui a porté cette loi. Elle considère que la réforme de l'assurance emprunteur est aussi synonyme d'économies pour les assureurs : « Ils vont faire des économies sur les médecins conseils qui sont actuellement payés pour analyser le risque, mais aussi sur l'administratif avec moins de personnel en charge à la fois de compléter le questionnaire mais aussi de l'analyser, argumente-t-elle. Logiquement, il n'y a aucune raison que le coût de l'assurance emprunteur augmente de manière significative », explique-t-elle à MoneyVox Même son de cloche pour Daniel Gremillet, sénateur Les Républicains ayant porté le projet de loi au Sénat, « ce texte relance une dynamique d'offres. Face à cela, il y a ceux qui veulent faire vivre la peur et utilisent ce prétexte pour augmenter les tarifs, mais on voit bien aussi qu'il y a des propositions d'assureurs qui sont rentrés dans le jeu de la concurrence et qui comprennent que la fin du questionnaire médical est une opportunité ». Que les emprunteurs se rassurent, si les prix semblent avoir augmenté fortement dernièrement, ils devraient se stabiliser dans les semaines à venir, comme le confirme Patricia Lemoine « Très peu d'assureurs augmenteront à terme leurs prix dans ces proportions-là. ». Il est encore trop tôt pour confirmer la tendance, mais il est préférable d’attendre les nouvelles analyses de tarifs à l’automne pour se faire une idée plus précise. « À partir du 1er septembre, le jeu de la concurrence va se mettre en place pour tous les contrats. Les assureurs trop chers vont se retrouver évincés du marché ».