Les séropositifs peuvent désormais profiter du « droit à l’oubli », et faire raisonnablement assurer leurs crédits immobiliers. Auparavant, pour eux, emprunter était quasiment « mission impossible » en raison du tarif prohibitif de la surprime pour assurer le crédit immobilier. Depuis fin mars, celle-ci est plafonnée. Un taux de surprime maximal Les associations de malades et les assureurs regroupés au sein de la convention AERAS (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) ont réussi à trouver un terrain d’entente pour alléger le coût du crédit immobilier pour les individus vivant avec le VIH, notamment en ce qui concerne le montant de la surprime pour assurer leur prêt. Désormais, celle-ci sera « plafonnée à 100 % de la prime standard ». Pour Marianick Lambert, membre de la commission de suivi Aeras et administratrice au sein du Collectif inter-associatif sur la santé (CISS), cette avancée est à marquer d’une pierre blanche. Imposer aux assureurs une surprime maximale pour les personnes atteintes du VIH (…) représente une victoire importante. Certains séropositifs parvenaient jusque-là à trouver une assurance pour leur crédit, parce qu’ils avaient de bons revenus ou le bon réseau. Mais d’autres se voyaient proposer des surprimes délirantes, allant jusqu’à 400 %. Désormais ce tarif maximal est opposable à tous les assureurs Marianick Lambert. Une victoire obtenue sous la bannière du droit à l’oubli Le « droit à l’oubli » a été le principal argument qui a permis cette victoire. Qualifié par les assureurs de « révolution copernicienne », ce dispositif est entré en vigueur en 2015 et ne bénéficiait jusqu’alors qu’aux anciens malades du cancer. Grâce à lui, ces dernières n’ont plus à déclarer leur ancienne maladie lors de la souscription de l’assurance emprunteur. Ce droit à l’oubli ne s’applique cependant qu’une dizaine d’années après la fin du traitement. Pour les cancers détectés avant l’âge adulte, ce délai est réduit à cinq ans.