Pénalisées par le scandale des ventes forcées d’assurances crédit PPI (Payment Protection Insurance), les banques britanniques ont entrepris les mesures nécessaires pour se relancer. Depuis quelques années, Barclays a procédé à une restructuration massive de son groupe. Grandement concernée par cette affaire de commercialisations forcées d’assurances, Lloyds a dû, quant à elle, passer une provision importante pour indemniser les victimes. Détails ! Une décennie après le début de la crise financière, Jes Staley, directeur général de Barclays, espère en avoir terminé avec les sombres années qu’a connues le secteur bancaire britannique. Il affirme : notre restructuration est achevée. Le 30 juin dernier, l’établissement s’est défait de ses actifs non stratégiques en fermant la branche dans laquelle elle les logeait. La deuxième banque du Royaume-Uni a procédé à la cession de vingt activités au total. Outre cela, elle s’est désengagée dans douze pays depuis que Jes Staley a pris les commandes du groupe en 2015. Le directeur estime que le profil de l’établissement est dorénavant « radicalement simplifié ». État des lieux chez Barclays Le deuxième trimestre dernier, Barclays a affiché une perte nette évaluée à 1,4 milliard de livres. C’est une première depuis 2015. Cette perte est expliquée par les dernières mesures de restructuration adoptées par l’établissement qui ont gravement affectée ses comptes. C’est notamment le cas de la décision de l’enseigne de se désengager de sa filiale africaine du fait de l’importante dépréciation de celle-ci. Barclays n’a conservé qu’environ 15% du capital de la branche. Jes Staley indique que Barclays se focalise désormais sur « ce qui importe le plus aux actionnaires » c’est-à-dire améliorer la rentabilité du groupe. C’est ainsi que la banque table sur un ROE (retour sur capitaux propres) de 10% sans indiquer à quel horizon. Néanmoins, le chemin semble encore long pour la banque. En se référant aux prévisions d’UBS, le ratio de l’établissement devrait s’établir à seulement 7% en 2018. À l’image des grandes banques américaines, Barclays a, au cours du trimestre, mal orienté ses activités de banque d’investissement. D’autant plus que pour indemniser les clients victimes des ventes forcées d’assurances crédit, l’établissement a été contraint de provisionner 700 millions de livres. La situation chez Lloyds De son côté, la banque Lloyds, une des concurrentes de Barclays, a également enduré le scandale des ventes forcées d’assurances. Au second trimestre, elle a aussi passé une provision de 700 millions de livres pour couvrir les litiges de ces mauvaises pratiques. À noter que les clients lésés ont jusqu’en août 2019 pour demander de se faire rembourser. Leader britannique du crédit à l’habitat, Lloyds a procédé à la commercialisation forcée d’un volume important d’assurances prêt immobilier et est de ce fait, le groupe le plus touché. La banque doit rembourser au total 18 milliards de livres. Il faut souligner que l’établissement a dégagé un bénéfice courant de 2,4 milliards de livres au deuxième trimestre, ce qui est supérieur à ce qu’ont prévu les spécialistes. Pour ce qui est de Royal Bank of Scotland et d’HSBC, ils dévoileront très bientôt leurs résultats.