Deux mois après la nouvelle réforme de l’assurance emprunteur, qui permet de déléguer son assurance, nous faisons le point sur les changements constatés sur le marché. Les emprunteurs disposent de 12 mois pour changer d’assurance emprunteur Pour rappel, la loi du 18 mars 2014 relative à la Consommation, plus connue sous l’appellation « loi Hamon », permet à tout souscripteur d’un crédit immobilier de résilier et remplacer son assurance de prêt au cours de la première année de son crédit. Cette mesure, entrée en vigueur le 26 juillet dernier, vient renforcer la loi Lagarde, qui instaure le droit pour l’emprunteur de déléguer son assurance, c’est-à-dire qu’il a la possibilité d’opter pour le contrat d’une société autre que celle de la banque qui lui octroie le prêt. Pour l’heure, le nouveau texte n’a pas entraîné de changement notable. Une situation qui est certainement due au fait qu’il ne concerne que les nouveaux crédits souscrits, et non ceux en cours. Or, historiquement, la période estivale n’est pas la plus active en matière de ventes immobilières. Par ailleurs, les acquéreurs immobiliers sont mal informés, et seuls 25 % passent par un courtier qui peut les possibilités pour déléguer son assurance. Premiers changements constatés sur le marché Toutefois, on observe quelques évolutions favorables du marché. En premier lieu, les taux d’intérêt des crédits immobiliers n’ont jamais été aussi bas depuis les années 1940. Dans le même temps, le prix de l’assurance emprunteur s’est maintenu. Afin de réduire le coût total de leur prêt, les emprunteurs ont compris que c’est sur cette composante qu’ils peuvent influer, et ils n’hésitent pas à comparer et négocier les tarifs. Pour les courtiers en crédit immobilier et en assurance, c’est le moment idéal pour récupérer une partie de la clientèle d’emprunteurs encore majoritairement détenue par les banques en leur proposant un contrat d’assurance plus économique. Compte tenu des délais requis pour la recherche et le montage des dossiers, ces professionnels ont intérêt à lancer immédiatement leur offensive avant que le délai des 12 mois n’arrive à expiration. Toutefois, il n’y aura pas de révolution : l’option de la délégation d’assurance n’est choisie en France que par 12 % à 14 % des emprunteurs, et ne devrait pas monter au-delà de 25 %. D’une part, les Français restent conservateurs pour cette assurance très technique ; de l’autre, les banques commencent à diversifier leur contrat collectif en instaurant des tranches d’âge, ce qui permet d’offrir des tarifs mieux adaptés aux différents profils d’emprunteurs.