La recrudescence des tests de dépistage au Covid-19 dans l’Hexagone est incontestable, ces dernières semaines, l’extension du pass sanitaire y étant sans doute pour beaucoup. En confirme, d’ailleurs, les longues files d’attente constatées devant les barnums des pharmacies. Un filon, il faut le reconnaitre, qu’auraient flairé les fabricants de tentes. Le 9 août dernier a été appliqué l’élargissement de l’exigence du pass sanitaire dans les lieux de culture et de loisirs, dans les salons professionnels, les hôpitaux, les transports routiers longue distance et les vols intérieurs. Une initiative qui a suscité des idées divergentes au sein de la population. Pour autant, cela a été pris dans l’objectif d’éviter les clusters et de réduire la propagation du virus. Il faut dire que le nombre de cas confirmés a nettement augmenté depuis juillet ainsi que le taux d’hospitalisation, d’où la nécessité de disposer d’une mutuelle santé. Quoi qu’il en soit, les impacts de la décision sont palpables si l’on compte les centres éphémères de tests de dépistage du Sars-CoV-2 qui fleurissent actuellement partout en France. Du devant des pharmacies jusqu’aux entrées des lieux de loisir Il s’est découlé presque deux mois depuis que le variant Delta a déposé ses valises en Europe. Mais la France se trouve encore en pleine 4ème vague de la pandémie. Un fléau qui la frappe de plein fouet, bouleversant ses statistiques et indicateurs sanitaires. L’épidémie étant si intense que des mesures restrictives ont dû être renforcées, notamment l’obligation vaccinale pour certaines professions et l’extension du pass sanitaire. Cette dernière a provoqué une ruée vers les tests RT-PCR et antigéniques, surtout à l’approche du week-end. Pour pallier la forte demande et en optimiser l’accès, des tentes ont été installées un peu partout sur le territoire français pour être utilisées en tant que centres de dépistage. Au début, elles se sont établies devant les pharmacies. Maintenant, pour ceux qui veulent se faire dépister, il est facile d’en dénicher une à l'entrée des lieux de fête ou de culture. Et force est d’admettre que ces derniers en tirent profit. En effet, il va sans dire que l’opération de dépistage est gratuite, ce qui ne coûte rien aux concernés. À l’un des dirigeants des lieux de préciser : Ça nous coûte 2 m2 de notre espace de terrasse, ce n'est strictement rien. Les bénéfices s’accumulent Les lieux de fête ou de culture ne sont pas les seuls à trouver une affaire florissante dans les centres éphémères de tests Covid. Les fabricants de tentes, entre autres, savourent la forte demande. Une PME lilloise, par exemple, arrive à écouler jusqu’à 600 euros la pièce. Le revers de la médaille est que ces sociétés d’artisans ont maintenant des difficultés à fournir leurs clients, faute de matière première qui est aujourd’hui en train de manquer. C’est bien le cas de Nord Baches qui a dû refuser environ deux tiers des commandes qu’il a reçues. Pour le président d’Alsace Test, Avichai Sebbag, qui collabore avec plusieurs pharmacies dans le Bas-Rhin, chaque test remporte à son établissement quelques euros de bénéfice. Certes, il faut bien que l’enseigne investisse dans le recrutement de personnel – et donc dans les salaires (10 à 15 euros pour un étudiant). Sans oublier l’acquisition de matériel, dont le barnum et les tests, à savoir que l’achat d’un test est estimé à 5 euros environ. Mais il a quand même confirmé : Je n'ai pas vu ça comme un business. On arrive à dégager de l'argent pour que ça continue, c'est le plus important.