Le 2 octobre dernier, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques a dévoilé des données concernant les personnes contaminées lors de la première vague épidémique. D’après ce rapport, les hommes et les 70 ans et plus étaient les plus nombreux à avoir été hospitalisés pour motif de coronavirus du 1er mars au 15 juin 2020. Si un patient Covid a dû recevoir des soins critiques, sa facture aura sûrement été élevée sans une assurance hospitalisation. En effet, l’admission dans ce type de service, qui inclut la réanimation ainsi que les soins intensifs et continus, dure en moyenne 20 jours. En revanche, s’il n’a nécessité qu’une hospitalisation conventionnelle, son séjour n’aura pris que 8 jours. L’étude publiée par la Drees montre que 81 % des malades du coronavirus hospitalisés n’ont pas eu besoin d’être admis dans un service de soins critiques. Quant à ceux qui y sont passés, 73 % sont guéris et ont pu rentrer chez eux tandis que 27 % sont décédés. Les hommes ont totalisé plus de 50 % des patients hospitalisés en raison du Covid-19 La Drees s’est basée sur les informations collectées par le système d'information pour le suivi des victimes (SI-VIC) du 1er mars au 15 juin dernier. Dans le détail, elle a étudié le parcours de 90 800 personnes contaminées par le coronavirus et qui ont été hospitalisées. L’institution note dans son rapport : Les hommes sont surreprésentés parmi les personnes hospitalisées en soins critiques (70 %), parmi les personnes décédées (60 %), et dans une moindre mesure parmi les personnes hospitalisées (55 %). Cependant, les données ont changé en quelques semaines. En effet, jusqu’au 15 avril, les hommes représentaient 57 % des patients Covid hospitalisés. De mi-avril à mi-juin, ce chiffre a baissé à 51 %. La Drees explique que les formes sévères de la maladie touchent moins les femmes. Ainsi, le changement constaté au niveau du profil des personnes admises en MCO (prise en charge conventionnelle ou soins critiques) pourrait signifier l’hospitalisation de patients atteints de manière moins grave. Peu de seniors hospitalisés ont été admis dans un service de soins critiques L’étude de la Drees révèle aussi que les malades admis en MCO étaient âgés en moyennes de 71 ans. Quant aux patients ayant perdu la vie à l’hôpital, leur âge médian était de 81 ans. Pour les 80 ans et plus, le taux de mortalité s’est avéré particulièrement élevé. Il s’est établi à 33 %, contre 2 % pour les moins de 40 ans. En outre, alors que les 70 ans et plus sont les plus nombreux à avoir été hospitalisés, ils n’ont pas été forcément surreprésentés dans les soins intensifs. L’institution détaille : Les 75 ans ou plus représentent 43 % des hospitalisations en MCO et 68 % des décès, mais seulement 20 % des hospitalisations en soins critiques. Cette situation s’explique notamment par les pratiques médicales dans ce type de service. En effet, les risques de la ventilation/intubation sont importants pour les seniors. Ainsi, au plus fort de la pandémie (période marquée par la saturation des hôpitaux), les soignants ont privilégié l’accès des jeunes aux soins critiques.