Du 3 avril au 3 mai 2020, HEYME, 20 Minutes et OpinionWay ont mené des enquêtes hebdomadaires en ligne pour analyser les effets du confinement sur les 18 à 30 ans. Cette étude a permis de connaître le ressenti des jeunes par rapport à la crise sanitaire en cours et leur projet après cette période. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur les jeunes inquiètent les complémentaires santé. En effet, les 18 à 30 ans sont déjà exposés à la précarité au quotidien. La situation risque de s’aggraver davantage face aux retombées économiques et sociales de la crise sanitaire actuelle. Or, la couverture santé des jeunes pâtit souvent de leurs soucis d’ordre financier. Ne disposant pas des moyens pour souscrire un contrat complémentaire, ils se contentent de la prise en charge de l’Assurance Maladie. Les personnes concernées ont par ailleurs tendance à anticiper les soins non remboursés. Elles optent alors pour l’automédication malgré les risques de cette pratique. Pourquoi les jeunes se passent-ils d’une couverture santé complémentaire ? La précarité a déjà eu un impact concret sur la santé des jeunes dans le passé, selon Hadrien Le Roux, fondateur d'HEYME. En effet, le niveau de couverture de cette catégorie de population est passé de plus de 85 % à 64 % lors du basculement des contrats étudiants vers les CPAM (caisses primaires d’assurance maladie). Outre l’automédication, les jeunes couverts seulement par la Sécurité sociale sont enclins à limiter les consultations et à éviter les spécialistes. Pourtant, si elles ne sont pas traitées, de nombreuses infections en apparence bénignes durant la jeunesse peuvent avoir des conséquences graves sur le long terme. D’après les professionnels du secteur, les 18 à 30 ans ont encore souscrit des contrats complémentaires au mois de mars dernier. En revanche, ils ont commencé à limiter leurs dépenses de santé en avril en prévision de la crise économique issue de la pandémie. Les jeunes se retrouvent ainsi sans couverture suffisante dans un contexte sanitaire pourtant inquiétant. Des conditions favorables aux sentiments négatifs Important Les 18 à 30 ans ont été relativement épargnés par l’épidémie de coronavirus. Ils font, en revanche, partie des plus vulnérables face aux conséquences de la crise sanitaire. Cette observation est issue du baromètre « MoiJeune » réalisé par HEYME, 20 Minutes et OpinionWay. D’après ce sondage, 46 % des jeunes redoutaient entre autres des effets du confinement sur leur santé mentale. Les professionnels ont déjà prévenu des risques en la matière dès le déploiement de ce dispositif sanitaire. L’isolement peut en effet entraîner des formes inquiétantes de détresse psychologique au sein des populations les plus fragiles. En général, les jeunes ont une vie sociale particulièrement riche et occupent des logements souvent petits. Durant le confinement, ils se sont donc retrouvés bloqués dans un espace restreint et privés de contact humain. Le sentiment de solitude peut se développer rapidement dans ces conditions. Les jeunes sont ainsi devenus quelque peu pessimistes en raison de la crise sanitaire. 76 % d’entre eux ont notamment anticipé une aggravation des inégalités sociales après la pandémie.