Plusieurs pays comme l’Espagne, la France et le Portugal ont récemment présenté les signes annonciateurs d’une seconde vague de coronavirus, selon les observateurs. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont également concernés. Dans ce contexte, il est impératif de mettre à contribution les nouvelles technologies pour gagner en efficacité selon une tribune récente du Directeur général d’Ascom France, Philippe Billet. La transformation digitale présente de nombreux avantages pour le milieu hospitalier ou encore l’univers de la mutuelle santé. Ce processus permet en effet d’optimiser l’organisation des équipes et des démarches administratives. En cas de recrudescence du coronavirus, la technologie peut notamment améliorer la réactivité du personnel soignant et la prise en charge des patients. En France, l’apparition d’une seconde vague est assez probable à l’automne selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Les professionnels de santé ont ainsi intérêt à anticiper ce phénomène dès maintenant en perfectionnant les outils utilisés pour la coordination des équipes. La gestion des informations est également cruciale. Les soignants ont besoin de soutien financier et d’accompagnement pour adopter les nouvelles technologies L’évolution technologique des hôpitaux français est généralement freinée par les contraintes budgétaires et la réticence des soignants à adopter les innovations. Le plan de 6 milliards d’euros annoncé récemment par le gouvernement devrait améliorer les investissements dans le secteur santé. Il sera mis en œuvre durant les cinq prochaines années. Les fonds débloqués seront notamment consacrés à la modernisation des équipements, à la rénovation des bâtiments et à l’accélération de la digitalisation des services hospitaliers. Toutefois, ce plan prometteur ne sera déployé qu’à la fin de l’année prochaine. Les professionnels de santé ne pourront donc pas compter sur ce financement pour gérer une éventuelle seconde vague. De leur côté, les fournisseurs de technologie sont conscients des problèmes financiers des hôpitaux. Ils s’efforcent ainsi d’ajuster leurs offres en conséquence. Les acteurs du secteur sont d’ailleurs nombreux à privilégier une nouvelle approche commerciale, comme le SaaS. Avec cette démarche, l’établissement n’est pas obligé de se lancer dans un tout nouvel investissement. Les dépenses relatives à la mise à jour des systèmes obsolètes sont par ailleurs modérées. Comme le soulignent les spécialistes, ce type de formule est adapté aux structures financièrement fragiles. En effet, l’établissement concerné payera seulement sa consommation. Enfin, les fournisseurs de technologie doivent fournir plus d’efforts pour atteindre les soignants, les futurs utilisateurs de leurs produits. Il est aussi important de les impliquer tout au long du parcours client. De cette manière, le personnel hospitalier adoptera facilement les nouveaux outils proposés. Une situation requérant un système flexible Dans les hôpitaux, les nouvelles technologies permettent entre autres de mieux gérer les flux d’informations et les données des patients. Cette organisation améliore significativement les conditions de travail des soignants et la qualité du traitement des malades. En cette période de crise sanitaire, il est d’autant plus indispensable de limiter les frictions dans le fonctionnement du système de santé en général. Le milieu hospitalier requiert un socle informatique à la fois souple et robuste, selon le Directeur général d’Ascom France. De cette manière, l’écosystème numérique sera en mesure de s’adapter à la conjoncture sanitaire et de supporter les contraintes liées à la pandémie. Concrètement, les soignants sont souvent ultrasollicités dans une unité Covid, entre les sons émis par le monitoring et les alarmes des appareils de ventilation. Grâce à la technologie, ils disposent désormais de tableaux de bord centralisant les alertes issues de ces différents appareils. Certains systèmes permettent même de transférer les outils de suivi biomédical sur les smartphones du personnel hospitalier. Cette optimisation de l’organisation a récemment fait ses preuves dans le Centre Hospitalier William Morey (Chalon-sur-Saône). Comme l’a souligné Philippe Billet : La technologie de gestion des flux d'information leur a permis de mieux répartir les charges entre le personnel soignant (et donc de réduire la fatigue pour un meilleur jugement et diagnostic) et libérer de l'espace pour multiplier par deux la capacité d'accueil en réanimation en seulement trois jours. Philippe Billet