Les médicaments inhibiteurs SGLT2 sont généralement prescrits afin de réguler le taux de glycémie des personnes souffrant de diabète de type 2. D’après une étude récente, ces substances auraient également un effet préventif contre certaines maladies cardiaques. Cependant, les scientifiques doivent encore poursuivre leurs recherches avant d’envisager d’éventuels traitements pour protéger les diabétiques des troubles cardiovasculaires. Selon l’OMS, le diabète de type 2 provoque plus de 1,6 million de décès dans le monde chaque année. Cette maladie est caractérisée par une hyperglycémie chronique (taux de glycémie anormalement élevé dans le sang). Elle est causée par une carence en insuline due à un dysfonctionnement de la production de cette hormone au niveau du pancréas. Le diabète de type 2 peut aussi entraîner d’autres pathologies telles que l’insuffisance rénale, la cécité et les troubles cardiovasculaires comme l’AVC ou l’infarctus du myocarde. Une étude récente a toutefois montré l’efficacité de certains médicaments prescrits aux diabétiques dans la prévention des maladies cardiaques. Un traitement contre les complications liées au diabète Dans le cadre de l’étude EMPA-HEART CardioLink-6, une équipe de scientifiques a mené des recherches sur l'empagliflozine, médicament figurant dans la classe des inhibiteurs SGLT2 et permettant d’abaisser le niveau de glycémie. Avec les échantillons de sang utilisés lors de l'étude, les chercheurs ont montré que le diabète entraînait généralement une réduction significative des cellules progénitrices régénératives dans l’organisme. Cependant, chez les sujets traités à l'empagliflozine, lesdites cellules ont le plus souvent été restaurées. Comme l’explique le Dr David Hess, un des nombreux participants à ces travaux de recherche : Nous avons constaté que chez les personnes atteintes de diabète, non seulement les cellules progénitrices bénéfiques ont augmenté, mais nous avons également observé des signes de réduction de l'inflammation et du stress oxydatif, qui peuvent également contribuer aux maladies cardiovasculaires. David Hess Selon les auteurs de l’étude, cette découverte représente une piste intéressante pour développer de nouveaux types de traitement pour les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires compliquées par un diabète de type 2. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue scientifique Cell Metabolism le 31 août dernier et présentés à l’occasion du Congrès 2019 de la Société européenne de cardiologie. Un principe actif surprenant En raison de leur prévalence, le diabète et les maladies cardiovasculaires font partie des pathologies sollicitant le plus les mutuelles. Ainsi, un traitement pour ces deux troubles serait salvateur pour les patients, les professionnels de la santé et les assureurs. Pour l’instant, les inhibiteurs SGLT2 sont les candidats les plus prometteurs en la matière. En travaillant sur l'empagliflozine, les scientifiques ont découvert que ce médicament contre le diabète contribue également à la régulation des cellules inflammatoires et des cellules progénitrices circulantes. Pour rappel, ces dernières proviennent de la moelle osseuse et occupent un rôle crucial dans la santé cardiaque. D’après le Dr Subodh Verma, chirurgien cardiaque et chercheur au KRCBS (Keenan Research Centre for Biomedical Science) de l'hôpital St Michael : Nous avons vu des essais cliniques à grande échelle qui nous ont clairement démontré que les inhibiteurs de la SGLT2 peuvent également protéger nos patients atteints de diabète contre les maladies cardiaques. […] Avant notre étude, on ne savait pas pourquoi cela se produisait. Subodh Verma En somme, à travers ses découvertes sur les inhibiteurs SGLT2, l’étude EMPA-HEART CardioLink-6 contribue simultanément aux recherches dans le traitement du diabète et des pathologies cardiaques.