Il n’est plus à redire que la santé est un droit universel. C’est dans ce sens que le président Macron a émis, l’année dernière, la promesse de grandes réformes sur le système. Mais apparemment, sa réalisation subit quelques bâtons dans les roues. Certes, de nombreuses étapes ont été déjà franchies à ce jour, mais l’essentiel reste encore à venir. Or, le projet de budget de la Sécu semble décevoir plus d’un. Le système de soins idéal aurait mis le patient et ses besoins au centre des attentions, ce qui ne semble pas avoir été le cas dans l’Hexagone, jusqu’ici. Une situation qui mérite d’être repensée à fond, à en croire les discours sur la politique de santé qui ont bercé d’espoir, depuis plus d’un an, la population ainsi que des protagonistes du secteur. La vision du chef d’État sur la réorganisation du système et l’élimination des soins jugés farfelus afin de réduire les dépenses est, sans conteste, des plus pragmatique. Quelques lacunes sont toutefois observées, ne serait-ce que de citer le déséquilibre des attributions budgétaires. Des diètes continuelles au sein de certaines branches Fin septembre dernier a été dévoilé le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Plusieurs mesures ont été alors mises en place, qui devront pourtant se traduire par d’énormes restrictions en vue de dégager des économies pour combler d’autres besoins. ImportantC’est ainsi que les dépenses de l’Assurance maladie ne devront augmenter que de 2,3% l’an prochain alors que cette progression était portée à 2,5% cette année. Il faut savoir pourtant que l’initiative d’un déremboursement des traitements homéopathiques, rendant dorénavant nécessaire la protection d’une mutuelle santé, doit permettre d’engranger quelque 200 millions d’euros d’économies. Sans oublier aussi le fait qu’en supprimant les prises en charge d’« actes inutiles », le secteur santé pourra réduire ses dépenses de 60 milliards d’euros. Mais certains secteurs, deux plus précisément, se trouvent encore dans l’obligation de serrer un peu plus la ceinture, à savoir : Les laboratoires pharmaceutiques qui contribueront à la modération des médicaments et autres produits médicaux ; Les établissements de santé, notamment les hôpitaux publics. Les centres médico-sociaux faisant exception. Sur ce deuxième point, tout laisse à croire que la diète sert à alléger les charges afférentes à la médecine de la ville qui, contrairement aux autres, verra son budget s’accroître de 2,4% contre 2,1% pour les deux précités. Mais l’explication se trouverait dans la réduction du séjour hospitalier qui aiderait à mettre de côté 215 millions d’euros. Si cette économie justifie d’une part le choix, la liberté au niveau des prescriptions, accordée aux médecins libres, soulève en revanche des questionnements. Des pas en avant, mais qui ne suffit pas Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que les réformes promises par le gouvernement et les changements effectifs à ce jour partent tous du souhait de repenser le modèle de santé en se reposant sur les besoins réels de la population française. Et si bon nombre de projets tiennent la route, les observateurs déplorent pourtant une certaine lenteur au niveau des réalisations. Trois d’entre eux, notamment, font l’objet de discussions : L’asthénie législative qui devrait optimiser le remboursement de la téléconsultation ; Le déploiement de 4 000 postes d’assistants médicaux au sein des centres médicaux de ville ; L’encadrement des interventions chirurgicales de l’estomac qui ont triplé en l’espace de dix ans. À savoir, l’initiative a pris à Agnès Buzyn deux années. ImportantLe système santé serait confronté à un problème d’organisation, à en croire l’analyse du président Macron. Quelques réaménagements sont alors de mise pour donner un nouveau souffle au secteur. Cependant, un mal plus urgent doit être examiné : son administration qui semble quelque peu gangrénée. Reste également à savoir si la pertinence de la régulation du secteur au moyen de l'Ondam (objectif national des dépenses d'assurance maladie) est toujours d’actualité.