Dépression, burn-out, stress post-traumatique… différents troubles psychiques sont aujourd’hui considérés comme accidents du travail ou maladies professionnelles. Entre 2011 et 2016, le nombre de troubles reconnus comme tels a connu une forte hausse. Il est pourtant difficile d’établir les causes réelles de cette augmentation et les liens entre ces problèmes et les conditions de travail. La revue médicale Prescrire relate, à travers une étude, une hausse significative de la reconnaissance des troubles psychiques au titre d’accidents ou de maladies du travail. En 2016, 10 000 cas ont ainsi été reconnus comme accidents du travail et 600 comme maladies professionnelles. Des chiffres qui relatent une hausse de 60 %. L’augmentation du nombre de cas liés à ces troubles psychiques pourrait s’expliquer par l’évolution des conditions de travail. Une étude dirigée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a relaté cette situation. Néanmoins, pour l’heure, aucune donnée pertinente ne permet de soutenir les résultats. Les conditions de travail à l’origine des troubles psychiques ? L’étude réalisée par la DARES, une organisation rattachée au ministère du Travail, en 2016 s’est notamment penchée sur les conditions de travail des salariés du secteur privé et public. Elle a été menée sur 27 000 sujets. Après comparaison des résultats avec ceux d’une autre étude menée en 2013, plusieurs évolutions ont été relevées. ImportantParmi celles-ci figure l’augmentation des objectifs de production dans la journée, associée à l’accroissement du rythme de travail. Dans le même temps, cette étude note une tendance à la répétition dans le travail. 43 % des participants avouent ainsi y être confrontés, alors qu’en 2013, ils étaient 41 %. Pour certains salariés, travailler dans l’urgence est devenu la règle au quotidien. La DARES révèle ainsi une hausse du nombre de travailleurs devant faire face à cette situation. Cette dernière affecte principalement les femmes assurant une fonction dans l’administration ainsi que les salariés travaillant dans le commerce et le service. Pour d’autres, il leur arrive souvent de délaisser une tâche au profit d’une autre plus pressante. Une situation qui touche également surtout les femmes, et qui a connu une hausse de 3 % de 2013 à 2016. Un autre point marquant de l’étude de la DARES concerne en outre l’obligation de veiller sur son travail en permanence, qui a connu une augmentation de 4 % de 2013 à 2016. Un nombre croissant de troubles psychiques chez les salariés Avec la transformation des conditions du travail, le risque d'être affecté par des troubles psychiques peut augmenter. S’ils sont reconnus comme accidents de travail, les salariés pourront néanmoins bénéficier d’une prise en charge par la mutuelle obligatoire pour les soins. Toutefois, le lien entre conditions de travail et les troubles psychiques n’a pas été confirmé par les études de la DARES et de Prescrire, menées séparément. D’ailleurs, dans son étude, la revue médicale a noté la difficulté à établir une telle corrélation. Se présentent notamment comme obstacles : l’opposition des employeurs ; la peur des employés ; la complexité de la procédure administrative ; la crainte des médecins des impacts sur leur travail s’ils reconnaissent l’existence d’un tel lien. La revue Prescrire parvient néanmoins à relever des points importants sur l’évolution des troubles psychiques reconnus comme accidents ou maladies de travail. Son étude identifie notamment les secteurs où ils touchent plus de salariés. ImportantCe sont le secteur médical et social, le commerce de détail ainsi que le transport de voyageurs. Elle souligne également que ces troubles affectent particulièrement les femmes. En effet, 58 % des cas concernent ces dernières.