L’édition 2019 de l’Observatoire réalisé par la Mutualité française relève une inégalité parfois importante concernant le reste à charge que doivent assumer les Français. Son montant dépend notamment de l’âge du patient, et varie d’un département à un autre. Par ailleurs, il est particulièrement élevé et inégalitaire pour les dépenses hospitalières. Les analyses mises en avant par l’Observatoire de la Mutualité française montrent les inquiétudes des Français face à la situation des hôpitaux en France. Le débordement des services d’urgence et le manque de personnel constituent leurs principales sources de préoccupation, et les premières difficultés qu’ils ont pu relever dans ces établissements de santé. La réforme de l’hôpital doit ainsi faire partie des priorités du gouvernement, selon les personnes interrogées. Il en va de même pour la mise en place du reste à charge zéro. En effet, selon cette étude, le montant du reste à charge peut être particulièrement élevé pour une partie de la population, dont les personnes âgées. Une inégalité comblée par l’aide des complémentaires santé Le montant du reste à charge final varie en fonction de l’âge des patients ainsi que de la région où ils se trouvent. Cependant, l’intervention de la complémentaire santé permet de limiter les inégalités et les frais à la charge des Français. Ainsi, pour les dépenses de santé, les complémentaires santé remboursent 72 % du montant, soit 468 euros, pour un reste à charge qui s’élève à 652 euros en moyenne. Le reste à charge final est alors de 184 euros. Pour les dépenses hospitalières, le reste à charge s’élève à 396 euros en moyenne. La complémentaire santé prend alors en charge 90 % des frais restants, pour un reste à charge final à 40 euros. ImportantCette étude relève également la différence des parts de remboursement qui existe entre les complémentaires santé et les institutions de prévoyance ou les sociétés d’assurance. À titre d’exemple, pour les frais d’hospitalisation, la part assumée par les complémentaires santé a augmenté de 14 % à 20 % entre 2001 et 2017. Elle est de 18 % pour les sociétés d’assurance et de 14 % pour les institutions de prévoyance. Une différence qui s’explique par l’âge des bénéficiaires, plus élevé que la moyenne chez les complémentaires santé. Un reste à charge plus élevé pour les dépenses hospitalières Les inégalités au niveau du montant du reste à charge se remarquent principalement au niveau des frais hospitaliers. Les dépenses hospitalières représentent en même temps le plus important poste de remboursement pour les mutuelles, avec une part qui s’établit à 24 %. Le reste à charge hospitalier peut en effet atteindre 880 euros en moyenne, pour les personnes âgées de 80 ans et plus, contre 396 euros en général. Au niveau départemental, la différence est également flagrante : 428 euros dans l’Orne par exemple contre 115 euros dans le Haut-Rhin. Des inégalités qui s’expliquent en général par la différence des tarifs appliqués pour les interventions réalisées à l’hôpital. Ce reste à charge élevé se concentre d’ailleurs sur 5 % des patients hospitalisés. Soit 300 000 personnes qui assument un reste à charge annuel 10 fois plus élevé que la moyenne, à 4 090 euros. Pour les dépenses de santé en général, le reste à charge est de 1 200 euros en moyenne pour les personnes âgées de 80 ans et plus, contre 652 euros pour l’ensemble de la population. Il se concentre sur 5 % des souscrits à la mutuelle, soit 1,8 million de personnes qui assument un reste à charge annuel 5 fois supérieur à la moyenne, à 3 680 euros. À ceci s’ajoutent les inégalités départementales, entre 404 euros à Mayenne et 706 euros à Paris.