Aujourd’hui, environ 12 % des jeunes de 17 ans déclarent ne jamais avoir consommé de tabac, d’alcool ou de cannabis. Ces chiffres se révèlent relativement encourageants. Cependant, ce taux reste encore insuffisant selon les professionnels de santé. D’autant que la consommation de cannabis tend à augmenter significativement chez les 18 à 25 ans. Les jeunes Français consomment désormais moins de tabac, mais plus de cannabis et beaucoup d’alcool. Ce constat provient du dernier rapport de l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) et de Santé publique France sur la consommation de produits psychoactifs chez les jeunes. Même si la tendance est globalement à la baisse, l’usage de ces substances est encore trop important dans l’Hexagone selon les spécialistes. Ainsi, les principaux organismes concernés envisagent de renforcer les campagnes de sensibilisation et de prévention pour mieux atteindre leur population cible. Outre l’alcool, le regain de popularité du cannabis commence à devenir problématique pour les professionnels de santé. La fête comme facteur de risque Grâce aux nombreuses campagnes de sensibilisation sur le sujet, le tabac est désormais associé à une certaine image mortifère selon la responsable de l’unité Addictions de Santé publique France, Viet Nguyen-Thanh. De ce fait, les jeunes ont actuellement tendance à fumer moins. Le cannabis, en revanche, est considéré comme plus naturel et a priori moins nocif. ImportantAinsi, d’après les chiffres publiés par Santé publique France, 27 % des jeunes ont admis être des consommateurs de cannabis en 2017, contre 23 % en 2010. De nombreuses situations sont évoquées pour la consommation de cette drogue, notamment avant de se coucher, pour se distraire ou se détendre. D’un autre côté, l’alcool est toujours associé aux ambiances festives. ImportantPrès de trois quarts des buveurs réguliers estiment que cette boisson est indispensable pour une fête réussie. Par ailleurs, le binge-drinking est profondément ancré dans les habitudes des jeunes. Cette pratique consiste à ingurgiter le maximum d’alcool durant un laps de temps assez court. Dans l’ensemble, les étudiants agissent comme les jeunes de leur âge. Toutefois, ceux inscrits en école de commerce ou d’ingénieur sont deux fois plus nombreux à consommer plus de 6 verres par soirée, au moins une fois au cours de la semaine. Afin de garantir l’efficacité de sa nouvelle campagne, Santé publique France a ainsi décidé de cibler en priorité les endroits festifs. Baptisée « Amis aussi la nuit », cette campagne s’adresse aux 17 à 25 ans. Elle cherche notamment à encourager les comportements protecteurs des jeunes entre eux afin de limiter les excès en matière d’alcool ou de cannabis. Cette sensibilisation est entre autres menée sur les réseaux sociaux, dans les bars, ainsi que les associations étudiantes. De cette manière, les jeunes seront directement exposés à ces messages pendant qu’ils sont en train de boire. Ainsi, ils veilleront les uns sur les autres. Une tendance encourageante 5,1 % des jeunes de 17 ans ont affirmé n’avoir jamais bu d’alcool ou consommé du tabac et du cannabis en 2008. L’an dernier, leur proportion s’est élevée à 11,7 %. D’après Viet Nguyen-Thanh, ces chiffres sont encourageants, pour les professionnels de santé comme les mutuelles. Ils confirment d’ailleurs une tendance observée par Santé publique France ces dernières années. Cette baisse s’avère réellement prometteuse au niveau des collégiens. Ils sont désormais moins nombreux à affirmer avoir fumé ou été ivres. Selon Viet Nguyen-Thanh : Nous pensons que c’est grâce aux différentes politiques menées depuis une dizaine d’années, comme la loi HPST du 21 juillet 2009 qui interdit la vente d’alcool aux mineurs, et aux campagnes d’information. Viet Nguyen-Thanh Par ailleurs, les parents commencent à changer d’attitude par rapport à la consommation de ces produits psychoactifs. Comme le souligne la responsable chez Santé publique France : Auparavant, il y avait parfois une culture de l’initiation à l’alcool de la part des parents, qui est moins présente aujourd’hui. Et il est aussi possible que l’essor des écrans grignote sur le temps de consommation des jeunes. Viet Nguyen-Thanh Cependant, il ne faut pas se réjouir trop vite de cette baisse. De nombreux efforts doivent encore être réalisés en matière de prévention et de sensibilisation. En effet, dans un rapport publié par l’OFDT en février 2019, 91 % des jeunes âgés de 17 ans qui ont bu au cours du mois précédent ont obtenu de l’alcool malgré l’existence de l’interdiction. Selon de nombreuses études, la consommation d’alcool est encore trop élevée chez les 17 à 25 ans. D’ailleurs, sur les 12 mois qui ont précédé l’étude de l’OFDT et de Santé publique France, plus de 80 % des sondés ont admis avoir bu de l’alcool. Autrement dit, il faudra encore faire davantage d’efforts concernant les campagnes de prévention et de sensibilisation des jeunes.