L’entrée en vigueur du RAC 0 devait engendrer une hausse des tarifs des complémentaires santé. Une tendance qui s’inscrit toutefois tous les ans, et ce, depuis quelque temps. Ainsi, en dépit de la sollicitude d’Agnès Buzyn de geler les grilles tarifaires des mutuelles pour 2020, la plupart des assurés verront quand même leurs charges s’alourdir davantage. L’assurance maladie obligatoire de la Sécurité sociale ne couvre qu’une partie des dépenses en matière de soins. D’où la nécessité de disposer d’une protection complémentaire pour combler les trous financiers en cas de problème de santé. D’ailleurs, la mise en place du plan 100% santé a permis aux adhérents de mutuelle santé de jouir, depuis le début de l’année, des interventions médicales jugées auparavant inabordables par bon nombre d’entre eux. Toujours est-il que ces assurés semblent devoir consacrer plus de budgets pour continuer de bénéficier de leurs privilèges. Un dispositif qui coûtera un quart de milliards d’euros aux mutuelles 2018 a été une année de révolution sur tous les plans dans l’Hexagone. Le système de santé n’en était pas en reste, avec la mise en place du Reste à charge zéro dès janvier 2019 pour effectivité en 2021. ImportantUn dispositif qui permettra aux ménages à revenu modeste d’accéder aux soins onéreux, tels que l’achat de lunettes, la pose d’implants dentaires et l’appareillage auditif, pour lesquels ils devaient auparavant débourser une forte somme. Et ce, en dépit de la prise en charge de la Sécu. Il se trouve, en effet, que l’organisme social ne remboursait qu’une partie de ces interventions. Mais à partir de 2020, plusieurs soins optiques seront remboursés dans sa totalité ainsi que les couronnes et les bridges. Pour ce faire, l’Assurance maladie financera 75% du reste à charge des assurés, les 25% seront attribués aux mutuelles. Une part qui devrait alourdir de 250 millions d’euros de plus leurs dépenses habituelles. ImportantDe quoi susciter une hausse spectaculaire de leurs tarifs, de 5 à 7%, sauf que les contextes ne peuvent pas s’y permettre. D’abord, la loi Hamon offre aux assurés la possibilité de résilier à tout moment leur contrat afin de jouir d’une meilleure condition auprès de la concurrence. Ensuite, Agnès Buzyn a mis en place un comité de suivi pour la réalisation de la réforme. Ceci prendra les mesures adéquates pour les mauvais élèves qui ne suivront pas les instructions de la ministre de la santé de maintenir les prix pour l’an prochain. Une demande qu’elle juge de pertinente puisque ces établissements seraient en mesure d’absorber le coût. Tous les acteurs sont à mobiliser pour garantir la réussite de la réforme Coordonner les pratiques tarifaires des professionnels de santé et l’impact sur les remboursements des mutuelles. Tel est la mesure prise par le comité afin de concocter des paniers de soins afférents au RAC 0 qui auront des moindres répercussions sur les cotisations d’assurance. C’est dans cette vision que la Mutualité Française, regroupant quelque 540 membres, encourage les acteurs du secteur à la promotion de ces offres. À son président, Thierry Beaudet, de souligner : La réussite du projet repose sur la mobilisation de tous les acteurs : professionnels de santé, assurance maladie obligatoire et complémentaire santé. Thierry Beaudet Joignant la parole à l’acte, ce dernier a annoncé, vendredi 8 novembre dernier, une majoration des primes contenue à 3% pour l’année prochaine. Un rehaussement qui serait similaire à la tendance habituelle enregistrée au cours de la dernière décennie. Force est de constater que bon nombre des enseignes consœurs, tels qu’Harmonie Mutuelle, la Maaf et la Macif ont choisi d’aller plus loin en gelant leur grille tarifaire, les deux dernières vont jusqu’à ne pas tenir compte de l’inflation annuelle ordinaire.