La fédération des constructeurs automobiles se montre peu optimiste sur le bilan des ventes automobiles en France cette année. La chute des immatriculations, provoquée en grande partie par les confinements dus à l’épidémie de Covid-19, devrait être plus forte que prévu. Ces prévisions inquiètent l’ensemble du secteur, dont plusieurs milliers d’emplois sont menacés. Déjà pénalisées par le premier confinement au printemps, les ventes de véhicules neufs s’effondrent à nouveau depuis le rétablissement des mesures de restriction visant à freiner la propagation du Covid-19. Lors d’une rencontre avec trois ministres du gouvernement, les représentants des constructeurs automobiles ont fait part de leurs vives inquiétudes sur l’effondrement de leur activité à court terme. Après un début de novembre marqué par une lourde chute des réservations, les perspectives 2020 s’annoncent plus sombres que prévu. Les constructeurs n’ont pas manqué de souligner la menace que représente ce bilan catastrophique sur plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans ce secteur. Jusqu’à 60 000 emplois menacés dans l’automobile Début novembre, le nombre de réservations de véhicules neufs assortis d’une assurance auto a chuté de 70 à 90 % selon les chiffres avancés par la fédération des constructeurs automobiles. Cet effondrement des ventes n’est pas sans conséquence sur la rentabilité et les finances des entreprises du secteur, dont la quasi-totalité a déjà grandement souffert de la chute de l’activité lors du premier confinement. ImportantRenault, par exemple, a annoncé dès la première vague de Covid-19 la suppression prochaine de 15 000 emplois dans le monde. Parmi ce total, 4 600 postes se trouvent en France. Même si la marque au losange reste pour l’instant la seule à avoir révélé un tel plan, d’autres constructeurs se trouvent dans le même cas. Un expert de l’industrie automobile estime qu’au moins 60 000 postes dans la construction et la vente de voitures seraient aujourd’hui menacés, à cause des deux confinements et de leurs conséquences économiques. Pour tenter de colmater la fuite, le ministère de l’Économie a dévoilé plusieurs mesures d’aides, dont un financement massif de 8 milliards d’euros pour l’industrie automobile. 5 milliards d’euros ont été versés à Renault sous forme de prêt garanti par l’État. Un repli annuel plus important que prévu Au début de la crise, les constructeurs s’attendaient à une baisse de 25 % de leur activité. L’impressionnant recul des réservations au début du reconfinement change la donne. ImportantLes entreprises du secteur s’attendent désormais à une chute allant jusqu’à 30 %, avec 1,5 million d’unités écoulées seulement. Ces perspectives inquiétantes semblent paradoxales, sachant que les restrictions s’appliquant au marché sont plus souples que lors du premier confinement. Les clients peuvent encore commander leur voiture en ligne, avant de la récupérer auprès du vendeur grâce au système du « Click and collect ». La réparation et le commerce de pièces de rechange sont aussi autorisés. Le Conseil national des professions automobiles demande, malgré tout, la réouverture des concessions, seule décision viable qui empêcherait un effondrement total du marché. Sur ce point, le gouvernement campe sur sa position. Comme lot de consolation, Bercy annonce l’application de nouveaux barèmes sur les bonus à l’achat et les primes à la conversion concernant les véhicules électriques et hybrides. Ces nouvelles références entreront en vigueur en juillet 2021. Les barèmes actuels resteront en vigueur jusqu’au 30 juin 2021. Un fonds spécial de 500 millions d’euros est également mis en place pour soutenir les sous-traitants automobiles.