Un fonds de solidarité a été instauré par les pouvoirs publics en faveur des entreprises lourdement affectées par la crise sanitaire. Par l’intermédiaire de l’Intersyndicale nationale VTC (INV), les chauffeurs, qui ont bloqué les routes pour se faire entendre, en demandent davantage. Le secrétaire général de ce syndicat, Brahim Ben Ali, attend de Bercy des solutions concrètes. Interrogée par l’agence France-Presse, la responsable communication de l’INV, Sana Fekhar, constate une nette diminution de l’activité des conducteurs de VTC en région francilienne. Plus précisément, le confinement a entraîné une perte de chiffre d’affaires de 75 %. De son côté, Brahim Ben Ali précise qu’un chauffeur réalise actuellement un chiffre d’affaires compris entre 40 et 60 euros en 15 heures. Or, avant la pandémie de coronavirus, il parvenait à encaisser jusqu’à 250 euros. Pour mieux faire face à la crise actuelle, les professionnels, qui doivent payer diverses charges (y compris auprès des assurances auto pour VTC), réclament plus de soutien financier. Le gouvernement répondra-t-il favorablement à leur requête ? Des aides gouvernementales insuffisantes du fait de la baisse drastique de l’activité Dès que le confinement a commencé, les auto-entrepreneurs, dont ceux qui exploitent des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), ont obtenu des aides étatiques. Grâce au fonds de solidarité, les chauffeurs ont perçu une somme mensuelle de 1 500 euros, sur présentation de leur état financier. Encore fallait-il qu’ils justifient d’une baisse d’au moins 50 % de leur chiffre d’affaires. L’INV n’est pas convaincue que cette mesure permettra aux très petites entreprises de s’en sortir. D’ailleurs, Brahim Ben Ali déplore la situation de précarité que vivent actuellement les conducteurs de VTC. Pour sa part, Sana Fekhar note qu’avec les interdictions de rassemblement, la fermeture des commerces et les restrictions de circulation, la profession ne peut pas générer de profits. À ce propos justement, les forces de l’ordre opérant aux alentours de Paris appliquent un énième couvre-feu depuis le 17 octobre 2020. Cette mesure commence à 21 heures du soir et prend fin à 6 heures du matin. 8 autres grandes villes, dont Lyon et Toulouse, sont également concernées. Plusieurs revendications Pour manifester leur détresse, plusieurs dizaines de chauffeurs ont fait barrage sur les rues situées à proximité du ministère de l’Économie et des Finances. Brahim Ben Ali a prévu de faire de même sur les grands axes de circulation à Paris. Le gouvernement tente de calmer la situation en organisant un rendez-vous avec le secrétaire général de l’INV. Ce dernier, qui souhaite la réalisation d’actions concrètes, a été récemment accueilli par Alain Griset, qui dirige le cabinet du ministre délégué aux petites et moyennes entreprises. ImportantComportant près de 1 400 membres, l’INV revendique l’exonération de cotisations sociales, plutôt qu’un report de règlement. Il en va de même pour les nombreux prélèvements (comme les frais de location de la voiture) qui alourdissent les dépenses des chauffeurs de VTC. Par ailleurs, l’organisme syndical réclame le versement d’une prime de 4 000 euros, en plus des autres aides déjà ou prochainement accordées. Il demande aussi à ce que les VTC soient inclus dans la liste des secteurs les plus durablement impactés par la pandémie.