Depuis 2009, les pays européens appliquent un calendrier de diminution du dioxyde de carbone afin de limiter les émissions sur les routes. Il faut savoir que la voiture personnelle est à l’origine de 60,7 % des rejets liés au transport routier en Europe dans l’ensemble. Cette année, le seuil est donc porté à 95 grammes par kilomètre. Les fabricants de voitures en Europe, notamment de petites citadines, subissent une grande pression du fait de l’évolution de la réglementation. Les normes écologiques deviennent 25 % plus difficiles à respecter. En guise de comparaison, le seuil fixé par les Américains s’établit à 125 grammes. Chez les Chinois et les Japonais, il est de 122 grammes. Sur le Vieux Continent, le système actuel est tel que les fabricants qui ne commercialisent pas assez de véhicules propres sont pénalisés. Quoi qu’il en soit, l’industrie automobile européenne performe par rapport au reste du monde. Il reste savoir s’il en est de même pour l’assurance auto. Les prochaines années s’annoncent difficiles pour les industriels de l’automobile Les pénalités infligées aux constructeurs qui ne respectent pas la limite de 95 grammes de CO2 s’avèrent lourdes. Il se base sur le dépassement de chaque véhicule commercialisé en 2019. Dans le détail, chaque gramme de plus équivaut à 95 euros d'amende, ce qui peut alourdir la facture de manière conséquente. Toujours est-il que les objectifs à atteindre diffèrent selon les fabricants de voitures. La gamme de la marque, tout comme les caractéristiques de l’automobile permettent de les déterminer. La limite peut être fixée en dessous ou au-dessus de la valeur théorique de référence. Sur ce point, les grosses cylindrées des marques de prestige bénéficient d’un privilège. Les spécialistes de PA Consulting évaluent à environ 15 milliards d'euros les amendes que les industriels risquer de payer sur la période 2020-2021. Pourtant, les autorités européennes visent encore un niveau d’émissions inférieur à 40 % d’ici 2030. Cette ambition n’a pas manqué de faire réagir le président de PSA, Carlos Tavares. L’Europe conservera-t-elle son hégémonie en passant du diesel à l’électrique ? Didier Leroy, vice-président du groupe Toyota, explique au journal Les Échos les raisons de la sévérité des normes : Le dieselgate a décrédibilisé toute l'industrie automobile, particulièrement auprès du monde politique et des personnes en charge des réglementations. […] cela a débouché sur une accélération extraordinaire du durcissement des normes de pollution pour l'automobile, alors que d'autres secteurs émettent bien plus que nous sans être inquiétés. Didier Leroy. En réalité, la consommation des voitures qui fonctionnent grâce au diesel est 25 % inférieure à celles des modèles à essence. Cependant, comme cette motorisation représentait encore 70 % des ventes en 2014, les objectifs en matière d’émissions de CO2 fixés par les autorités européennes se sont avérés difficiles à réaliser. Ainsi, les constructeurs n’ont eu d’autre choix que de passer progressivement à l’électrique. Avec une telle stratégie, les Européens parviendront-ils à conserver leur avance sur leurs concurrents ? L’Empire du Milieu et les pays émergents ont déjà adopté les solutions électriques qu’ils estiment plus faciles à maîtriser que les systèmes mécaniques.