Selon les analystes, les ventes de voitures d’occasion ont chuté de 64 % aux États-Unis sur la dernière semaine de mars. Les prix commencent également à baisser sur ce marché. Cette dévaluation peut avoir un impact néfaste sur tous les acteurs du secteur automobile, des constructeurs aux loueurs en passant par les concessionnaires. Même sans confinement, les utilisateurs de comparateur assurance auto sont actuellement moins enclins à se déplacer pour acheter des voitures en raison de la pandémie de Covid-19. Cette conjoncture a logiquement fait baisser les ventes de véhicules neufs sur le marché américain. Toutefois, les vendeurs de modèles d’occasion sont encore plus affectés par le problème. En effet, avec la fermeture des usines, le processus de production tourne globalement au ralenti réduisant l’approvisionnement des concessions. En revanche, les véhicules de seconde main continuent d’affluer vers les revendeurs et tendent même à se multiplier avec la crise sanitaire. Les professionnels se retrouvent ainsi avec un énorme stock sans acheteurs. Un véritable dilemme pour les acteurs du secteur Accablées par la crise sanitaire, les sociétés de location de voitures ont récemment demandé aux autorités fédérales d’être incluses dans le plan d’urgence dédié aux professionnels du voyage. Les principaux acteurs du secteur essaient en parallèle d’alléger leur parc automobile pour limiter les dégâts. Toutefois, s’ils décidaient de vendre à perte, ils ne feraient qu’augmenter le coût d’entretien de leur flotte. Cette stratégie risque par ailleurs d’amenuiser les fonds propres de l’entreprise. Elle se retrouvera à terme confrontée à des problèmes de liquidité. De plus, cette décision est dommageable pour les prix des voitures d’occasion sur le marché. Hertz, par exemple, n’a pas réussi à écouler autant de véhicules que son concurrent Avis. L’enseigne possède ainsi un parc plus important qui revient nettement plus cher à l’entretien. Pourtant, une hausse de 1 % sur les coûts représente un manque à gagner de près de 20 millions de dollars. Les concessionnaires se trouvent dans une situation tout aussi inconfortable. Ils sont donc tentés de vendre leur stock de véhicules d’occasion à tout prix. En effet, en gardant ces voitures, ces établissements seront confrontés à de nombreux problèmes d’ordre financier et logistique (parking, sécurité, etc.). De leur côté, les analystes préviennent les professionnels par rapport à leur réaction face à la situation actuelle. Ils doivent en premier lieu penser au lendemain de crise. Il faut donc essayer de préserver son activité durant le confinement et se mettre dans les meilleures conditions pour la reprise. Les marges des constructeurs en péril Au-delà des revendeurs, un éventuel effondrement des prix des voitures d’occasion peut engendrer de graves conséquences jusqu’au niveau des constructeurs. Ces derniers devront notamment revoir à la baisse la valeur des contrats de leasing proposés via leur service dédié. Cette décision inévitable entraînera ainsi un énorme manque à gagner pour l’entreprise. Récemment, les analystes ont alerté par rapport au risque de chute de prix dans le secteur. En effet, les voitures d’occasion arriveront en masse sur le marché dans les six prochains mois. Pourtant, les ventes sont presque à l’arrêt depuis le début de la crise sanitaire. Les professionnels devront donc trouver des solutions pour gérer leur stock grandissant. Afin d’anticiper ce problème, General Motors et Ford ont par exemple prolongé d’un mois la durée de leurs contrats de leasing. L’initiative permet à la fois d’éviter les déplacements des clients en pleine épidémie et de limiter le flux de véhicules issus des retours. Toutefois, comme le soulignent les analystes, cette mesure provisoire ne permettra pas de compenser l’énorme écart entre l’approvisionnement et les ventes de voitures d’occasion. De plus, la demande risque de se raréfier avec les millions de pertes d’emplois recensés aux États-Unis depuis le début de la crise. Les prix des voitures d’occasion ont déjà reculé de 10 % ces dernières semaines selon les professionnels. Si cette tendance persiste, General Motors risque de perdre 304 millions de dollars pour chaque baisse de 1 %. À noter que le groupe a mis en leasing un parc estimé à 30,4 milliards de dollars vers la fin 2019.