Pour leurs déplacements quotidiens, même sur de très courtes distances, certains Français recourent systématiquement à la voiture. Cette habitude contribue à aggraver les embouteillages et la pollution. Pour d’autres toutefois, ce moyen de transport est incontournable en raison de l’absence d’alternatives. Dans ce contexte, un expert ne recommande pas sa disparition, mais plutôt la régulation de son usage. D’après l’Insee, 70 % des Français se rendent au travail avec leur automobile, et ce, bien que la distance entre leur domicile et leur bureau soit inférieure à un kilomètre. Ainsi, la voiture particulière s’instaure comme le premier moyen de déplacement dans l’Hexagone, devançant largement les transports en commun qui sont adoptés par près de 15 % de la population. Cette situation augmente forcément des risques d’accident, et donc les primes d’assurance auto. Qu’en est-il de la part des autres solutions de mobilité comme le covoiturage ou encore l’autopartage ? Joël Hazan, du Boston Consulting Group, recommande le développement de ces nouveaux services et l’accélération de l’électrification du parc. L’utilisation de la voiture doit être repensée La voiture place les usagers face à un grand dilemme. En effet, elle leur facilite grandement la vie en leur permettant de choisir leur lieu de résidence, de voyager, etc., comme l’indique le géographe Jean-François Doulet. Toutefois, elle est aussi à l’origine de nombreux désagréments, notamment les embouteillages et la pollution. D’ailleurs, 20 % des rejets de gaz à effets de serre en proviennent. Dans ce contexte, la voiture possède aussi bien des partisans que des détracteurs. Regrettant cette situation, Joël Hazan explique qu’il ne faut pas s’opposer à ce véhicule lui-même, mais à son utilisation démesurée. Il recommande notamment l’usage du vélo pour réaliser les trajets de quelques kilomètres et soutient que ce moyen de déplacement doit être favorisé par les autorités. En tout cas, le territoire de l’automobile commence à diminuer, notamment dans les centres-villes où elle laisse place aux mobilités douces, dont la vitesse n’excède souvent pas 30km/h. Paradoxalement, le nombre de voitures continue de se multiplier à l’échelle mondiale. Jean-François Doulet note : Il y a de plus en plus d'automobiles, y compris dans les pays où il y en avait déjà beaucoup. En France, les gens sont de plus en plus équipés, notamment les jeunes. Jean-François Doulet La voiture demeure indispensable Pour aller travailler, certains actifs ont décidé de combiner le vélo avec les transports en commun. Cette décision comporte de nombreux avantages. Tout d’abord, elle est bénéfique pour la santé, car pédaler pour se rendre au bureau revient à pratiquer une activité physique tous les jours. Par ailleurs, il s’agit d’un geste écoresponsable. Enfin, cette solution permet de faire des économies. Thomas Devlaeminck, jeune responsable marketing, l’a notamment adoptée. Il indique que l’abonnement de train lui coûte en moyenne 30 euros mensuels. S’il utilise sa voiture en revanche, ses dépenses vont jusqu’à 400 euros par mois. Pour d’autres travailleurs, l’usage du vélo est moins évident. Tel est notamment le cas de la partenaire de Thomas Devlaeminck. Les Ehpad dans lesquels elle exerce en tant que psychologue sont implantés dans des territoires que les transports en commun ne desservent pas. Or, elle ne peut pas prendre le vélo pour s’y rendre en raison de leur éloignement. En province et dans les banlieues des grands pôles urbains, nombre de Français sont dans le même cas, et ne peuvent pas se passer de leur voiture. Joël Hazan ajoute : Nos aires urbaines ne peuvent pas fonctionner sans voiture. On n'arrivera pas à construire des stations de métro suffisamment proches de tout le monde et les distances à parcourir restent souvent trop longues pour le vélo ou la trottinette. Joël Hazan