Ces derniers mois, la crise de l’énergie et l’inflation galopante qui touchent les matières premières menacent sérieusement les finances des familles les plus vulnérables. Curieusement, les ménages semblent résister à cette période difficile, à en croire les derniers chiffres de la Banque de France sur les dossiers de surendettement entre janvier et mars. En raison de la reprise économique entamée depuis 2021, les prix se sont envolés en flèche ces derniers mois. Cette inflation concerne particulièrement : Le gaz ; Le pétrole ; Les matériaux de construction. La guerre en Ukraine ne fait qu’aggraver les choses. Le conflit exacerbe en effet les tensions déjà pesantes sur les chaînes d’approvisionnement et sur la disponibilité de certaines denrées essentielles, telles que les céréales et les engrais. Pour les économistes, la conjoncture devrait affecter énormément le portefeuille des ménages les plus précaires. Les données de la Banque de France pour le premier trimestre déjouent ces pronostics. Une vigilance accrue malgré les chiffres rassurants Dans son observation, la Banque de France se félicite du recul du nombre de dossiers de surendettement en ce début d’année. Cette tendance à la baisse est en partie liée au succès du rachat de crédit ces dernières années, en particulier depuis le début de la pandémie. Cette opération permet de fusionner plusieurs emprunts en un crédit et de ne payer ainsi qu’une seule mensualité. Même si l’embellie sur le front du surendettement dure depuis plusieurs mois, la Banque de France reste vigilante. Les chiffres encourageants du premier trimestre s’accompagnent en effet d’autres indicateurs négatifs. Durant cette période, ImportantLes personnes inscrites au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers ont augmenté. L’institution rapporte une augmentation de 15 % des inscriptions au FICP entre janvier et mars. Cette dégradation concerne également les signalements au Fichier central des chèques (FCC). En mars, le nombre de personnes inscrites au FCC a crû de 12 % en un an. On observe une hausse de 10 % si l’on compare les données du premier trimestre 2022 à ceux du premier trimestre de l’année dernière. Dans son rapport, la Banque de France dit ImportantSurveiller la multiplication des offres de microcrédit et de paiement fractionné depuis 2020. L’institution suit de près l’impact de ces solutions sur la situation de surendettement des ménages. Les régulateurs des États-Unis et du Royaume-Uni adoptent la même posture vis-à-vis de ces produits financiers. Des ménages fragiles plus résistants au premier trimestre Selon la Banque de France, la tendance baissière du surendettement dure depuis 2015. Cette courbe négative n’a été perturbée ni par l’inflation ni par la pandémie. Les mesures adoptées ces dernières années ont énormément contribué à cette performance, à l’instar des abandons partiels de créances et des lois visant à réduire la part des crédits à la consommation dans l’endettement des ménages. Grâce à ces dispositifs, le nombre de dossiers de surendettement traités par la Banque de France poursuit sa décrue au premier trimestre. Entre janvier et mars, l’institution a reçu 29 437 dossiers, contre 33 520 demandes un an auparavant. Cela représente une baisse de 12 % sur une année.