Le nouveau gouvernement a pris une série de mesures, et d’autres sont en projet. Pour les finances des Français, les impacts sont variés, plus ou moins significatifs, tantôt positifs, tantôt négatifs… mais aussi colère ou satisfaction. Ces réformes qui réduisent le pouvoir d’achat des Français La récente baisse de 5 € des APL pénalise quelque 6,5 millions de ménages aux faibles ressources, dont 800 000 étudiants. Dans les HLM, ces aides diminuent de 50 à 60 €, contraignant les bailleurs sociaux à réviser les loyers en conséquence. Quant à l’ISF, il s’appliquera désormais uniquement au patrimoine immobilier et peut-être à certains biens « ostentatoires » (yachts, jets privés), suscitant une vive polémique. Le gouvernement va également amputer mensuellement de 15 € la Prestation d’accueil du jeune enfant pour les naissances ultérieures au 1er avril 2018. Selon que les parents d’enfants de moins de 3 ans sont seuls ou en couple, ainsi que le nombre de revenus d’activité perçus au sein du foyer (1 ou 2), le montant versé par la CAF descendra de 30 000 € à 26 000 € pour un couple avec un seul revenu d’activité, et de 38 000 à 34 000 €. Autre changement, celle du prix du paquet de cigarettes afin de minimiser la consommation de tabac et les risques de cancer, décision qui agace les fumeurs et les buralistes. Six augmentations sont prévues (dont 35 centimes d’euros et un euro respectivement en fin 2017 et mars 2018) pour atteindre 10 euros en fin 2020. Toujours dans le domaine de la santé, le forfait hospitalier augmente de 2 euros, à 20 euros. Si les établissements de santé amélioreront leurs recettes de 200 millions d’euros, les mutuelles et associations de patients redoutent une majoration des tarifs des contrats et ses conséquences sur les moins fortunés. Dans le cadre de la transition écologique, l’État poursuit sa politique d’alignement de la fiscalité sur les carburants. En 2018, le prix au litre du gazole croîtra donc de 2,6 centimes d’euros, auxquels s’ajouteront 5 centimes au titre de la contribution climat-énergie, également en hausse. Les adeptes du vélo électrique devront le financer intégralement, la prime d’État de 200 euros devant disparaître en 2018. Les opérations de rachat de crédits risquent d’exploser pour permettre aux emprunteurs d’équilibrer leur budget, voire pour certains, d’éviter le surendettement. Les changements positifs pour les ménages Avec un budget de la Sécu de 8 à 9 milliards d’euros (+11 %) l’an prochain, certains minima sociaux seront revalorisés, comme la prime d’activité accordée aux travailleurs à revenus modestes, et qui va passer à 20 euros. Les familles les plus pauvres, pour la plupart monoparentales, et en proie à des difficultés d’accès à la crèche, pourront toucher jusqu’à 138 euros par mois (+30 % environ) d’allocation garde d’enfants. L’allocation adulte handicapé (AAH) aussi est revue. Actuellement à 810 euros, elle grimpera de 50 euros chaque année pour s’établir à 900 euros le 1er novembre 2019. Ces mesures qui divisent l’opinion Pénalisante pour les retraités les plus aisés, la hausse de la CSG se traduira pour les actifs par une réduction des cotisations sociales, donc par un salaire plus élevé. Des mesures favorables sont également au programme pour les indépendants et les fonctionnaires. Enfin, 80 % de Français (17 millions de ménages) ne paieront plus de taxe d’habitation, avec une première baisse de 3 milliards d’euros dès 2018, puis en 2019 et 2020. Mais pour les 20 % de ménages plus aisés restants, un éventuel relèvement de la taxe foncière par les communes inquiète, même si l’État s’est engagé à compenser leur manque à gagner.