Le constat est clair. Pour assurer leurs dépenses quotidiennes, de plus en plus de familles britanniques sont obligées d’emprunter. Les prêts personnels non garantis, c’est-à-dire les dettes autres que celles liées au remboursement d’un emprunt immobilier, ont atteint en 2016 un record historique d’environ 313 milliards d'euros. Parallèlement à cette dette en croissance, l’économie britannique reste fébrile par rapport aux mauvaises spéculations d’il y a sept mois après sa sortie de l’Union européenne. Une croissance alimentée par un endettement à la consommation Une fois la capacité d’emprunt des ménages atteinte, les conditions économiques favorables à l'octroi de ces crédits risquent de ne plus être propices. Les grandes banques comme la Lloyds Banking Group, la Virgin Money ou la Royal Bank of Scotland misent régulièrement sur ces endettements pour leur croissance. Comme les ménages font défaut sur leurs prêts à la consommation plus que sur leurs crédits immobiliers, il s'agit d'un point important pour les bénéfices des établissements bancaires. Des analyses ont montré que les crédits à la consommation comptent pour plus de 90% des créances douteuses des ménages, si ce type de crédit ne représente que moins de 10% des prêts qu’ils contractent. Le crédit à la consommation au plus haut seuil Même avec des rachats de crédit de plus en plus faciles à négocier, le risque de surendettement est certain. La Banque d’Angleterre a annoncé que, en presque une année, les crédits à la consommation des ménages britanniques ont augmenté de près de 11 %. Le gouverneur de la banque centrale, Mark Carney, quant à lui, a souligné que c’est la hausse la plus marquée depuis l’année 2005. En d’autres termes, les Britanniques commencent à trop utiliser le crédit et peuvent ne pas économiser suffisamment. Pourtant le poids de cette dette sur le revenu disponible devient de plus en plus lourd. D'ici à 2020, la dette des ménages britanniques par rapport à leur revenu disponible est estimée à 169 %. Les analyses montrent que la croissance des salaires réels pourrait être négative d’ici la fin de l'année 2018. Ce serait l'effet d'un ralentissement de la croissance des salaires nominaux et de l'inflation. Cependant, une baisse des dépenses pèse inévitablement sur l'économie. Ce qui impliquerait un affaiblissement de la monnaie britannique, et qui dit affaiblissement de la monnaie dit inflation et baisse des salaires réels. Pour les banques, cela signifie de nouvelles créances douteuses, même dans des cas de rachat de crédits. Le taux de défaut s'inscrit déjà en hausse cette année par rapport à son faible niveau récent. Des prévisions de croissance en ralentissement D’une part, l’Office for budget responsibility (OBR), organisme britannique chargé de définir les prévisions économiques, avait tablé un ralentissement de la croissance à 1,4 % pour cette année 2017, puis à 1,7 % en 2018. D’autre part, la perte de pouvoir d’achat des ménages, liée à la chute de la livre sterling, s’élève à 3 % sur les années 2016-2017, toujours selon l’OBR. De son côté, la Banque d’Angleterre a finalement baissé son principal taux d’intérêt à un niveau historiquement bas de 0,25 %, mais pourrait encore le réduire bientôt. Ce qui pourrait encourager une fois de plus le rachat de crédit.