Les Français ne sont pas tous égaux au regard de la mobilité géographique. Pour certains, elle est difficile, pour d’autres, elle représente une part trop importante du budget. Or, dans notre société moderne, la mobilité est indispensable à l’insertion sociale et économique. Nous faisons le point sur les inégalités au sein de la population française dans ce domaine, et leurs conséquences. Offre insuffisance dans les quartiers défavorisés Dans les quartiers les moins favorisés, la mobilité est rendue complexe par le faible taux d’équipement en automobile et une offre de transport en commun trop peu diversifiée pour compenser l’insuffisance de voitures personnelles. Par ailleurs, les transports publics ne s’adaptent pas toujours aux besoins des usagers, par exemple sur la question des horaires pour ceux qui travaillent en décalé. Et même dans ce cas, la crainte liée à l’insécurité décourage les personnes de prendre les transports en commun. Éloignement des centres-villes Les zones « à dominante rurale » où vivent pourtant 25 % de la population métropolitaine sont pénalisées par la faible desserte par les transports publics, même si la détention de véhicules par les particuliers est plus élevée : 12 % seulement des habitants de ces territoires sont sans voiture (contre 21 % sur l’ensemble du pays) et 42 % de foyers sont multi-motorisés (29 % seulement au niveau national). La question de la mobilité impacte l’accès à l’emploi des personnes vivant dans ces zones. Ils doivent consacrer une part importante de leur budget aux déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail, ou sacrifier leur résidence principale au profit d’un logement plus proche de leur bureau. Le difficile accès au transport pèse aussi sur les activités requérant des déplacements fréquents, ainsi que sur les activités de production temporaire comme les vendanges. Transports publics insuffisants dans le périurbain modeste Les personnes qui travaillent en ville sont aussi très nombreuses à résider dans les zones périurbaines où se côtoient communes socialement valorisées et communes défavorisées et qui sont généralement mal desservies par les transports en commun. Si les ménages plus aisés, qui ont sciemment choisi ces zones, tirent leur épingle du jeu, les familles aux ressources faibles souffrent des coûts de la mobilité. De plus, tout aléa (panne de la voiture, suppression du permis de conduire) peut avoir des conséquences désastreuses, comme la perte d’emploi. Et plus qu’ailleurs, l’explosion de la cellule familiale est susceptible de conduire au surendettement. La mobilité, une nécessité La mobilité est d’une importance cruciale en France. Sans mobilité, de nombreux Français manquent des opportunités professionnelles (emploi, formation), ce qui conduit au manque de ressources, donc à des difficultés de déplacement, faute de pouvoir se payer le permis de conduire et une automobile, ou de choisir une zone géographique bien desservie par les transports publics comme lieu de résidence. L’immobilité crée ainsi un cercle vicieux qui aggrave l’immobilité. Et malheureusement, la question n’occupe qu’une place marginale dans les discussions de politiques publiques. Or, son inclusion s’impose en urgence pour améliorer la situation de millions de Français. Pour gagner du pouvoir d’achat, les ménages accumulant les prêts recourent massivement au rachat de crédits, surtout dans un contexte de taux d’intérêt faibles. Cette opération leur permet, par un regroupement des dettes en cours et un allongement de la durée de remboursement, d’alléger les mensualités et rééquilibrer ainsi les finances familiales.