En ce moment, les complémentaires santé sont menacés par le spectre d’une « Grande Sécu ». Un des socles envisagés par le gouvernement pour baser sa réforme de la Sécurité sociale. Concrètement, celui-ci prévoit l’amoindrissement des rôles des assureurs et mutuelles santé, au profit de ceux de l’Assurance maladie. À l’égard d’un tel changement, les Français témoignent d’un avis défavorable. Aujourd’hui, de nombreux problèmes structurels profonds rendent vulnérable le système de santé en place en France. Pour y remédier, l’exécutif entend procéder à une réforme de la Sécurité sociale. À cet effet, il envisage notamment l’institution d’une « Grande Sécu », qui accorderait plus de privilèges à l’Assurance maladie. Ce qui provoquerait par conséquent une diminution de ceux des organismes complémentaires. Cet automne, le sujet pourrait bien devenir un débat public d’envergure. D’ici là, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) doit émettre une observation en la matière. En attendant, les victimes d’une éventuelle « Grande Sécu » se préparent déjà à une contre-offensive. Une bonne gestion financière des prestations par le régime complémentaire Les plus grands complémentaires santé s’attèleraient actuellement pour concevoir une alternative à la réforme voulue par le gouvernement. Dans le même temps, plusieurs enseignes mènent des enquêtes d’opinion. Leur but : développer des instruments de pression sur les décideurs politiques. Ainsi, le cabinet Elabe a récemment reçu du groupe Malakoff Humanis une commande de deux sondages. L’une des études montre que 93 % des chefs d’entreprise plaident pour un partage équilibré des fonctions entre : Les complémentaires santé de l’Hexagone ; La Sécurité sociale. Un scénario qui profiterait notamment au comparateur mutuelle. Parallèlement, une grande majorité des Français (78 %) pensent que le système de santé actuel tient bien son rôle. Plus de quatre sur dix d’entre eux (41 %) s’élèvent même contre une réduction des tâches des acteurs mutualistes. En outre, l’aspect financier du système de santé dans l’Hexagone est bien géré par les complémentaires santé, estiment : 62 % des Français ; Sept sur dix des chefs d’entreprise. Les assurés éprouvent une satisfaction Ce qui n’est pas le cas du régime d’Assurance maladie. Par rapport à ce cadre, les taux tombent respectivement à 39 % et 43 %. Pour un fonctionnement correct du système de santé, 86 % des Français jugent ainsi nécessaire que deux acteurs opèrent ensemble. Bien évidemment, ces derniers portent sur les complémentaires santé et l’Assurance maladie. L’on notera ici qu’en dehors de l’instauration d’une « Grande Sécu », la réforme gouvernementale prévoit également : Une suppression pure et dure, sinon une absorption des mutuelles, en vue de l’extension des prérogatives de la Sécu ; Un maintien du partage des missions en vigueur, en allégeant les restes à charge que l’assurer doit payer. Malgré ce projet de l’État, la population française demeure cependant satisfaite de la répartition des rôles entre : Les assureurs ou mutuelles santé ; L’Assurance maladie. Dégagée dans le cadre d’une étude menée par l’IFOP pour Aésio, cette conclusion semble arriver à un instant déterminant. Celui où les complémentaires santé se trouvent menacés par la perspective d’une « Grande Sécu ».