Publié récemment, le rapport de l’Insee montre un effondrement des naissances en janvier 2021. Comparé à la même période en 2020, un retrait de 13 % a été relevé. Selon les démographes, il s’agit d’une répercussion de la crise sanitaire. Pour Hervé Le Bras, cela résulte des reports de projets familiaux pour différentes raisons. Neuf mois après l’arrivée du coronavirus, la natalité affiche son plus bas niveau enregistré depuis 1975 dans l’Hexagone. En effet, l’Insee dénombre seulement 53 900 nouveau-nés en janvier. Soit un recul de 13 % par rapport à l’an passé (62 180 naissances). En décembre 2020, une diminution moindre (7 %) a déjà été relevée comparée à la même période en 2019. Une situation qui a forcément quelques impacts sur les contrats de mutuelle maternité. Pour les démographes, ce scénario reflète l’anxiété de la population causée par la survenue de l’épidémie de Covid-19. De nombreuses raisons ont alors été avancées pour expliquer le phénomène. Une baisse lente, mais non durable Le démographe Hervé Le Bras a été interviewé sur la question le 5 mars dernier sur le plateau d’Europe 1. Il a ainsi annoncé qu’il est fort probable que la descente en matière de natalité se poursuive dans le futur. Bien qu’elle reste championne d’Europe dans ce domaine, la France enregistre en effet une chute lente depuis 2010. À ce titre, le taux de natalité était de 1,84 enfant par femme en 2020 contre 2,02 dix années auparavant. Le directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales affirme que : Il n’y a pas de raison qu’il y ait un baby-boom ou une reprise. […] Nous allons glisser lentement, mais ce n’est pas l’incident du confinement qui va changer grand-chose. Néanmoins, il déclare en parallèle qu’une diminution durable de la natalité n’est pas au rendez-vous. Pour le spécialiste des observations statistiques des populations : Les changements de régime de la fécondité surviennent une fois tous les 20 ou 30 ans. Le résultat des reports de projets familiaux D’après les précisions des experts, plusieurs raisons expliquent cet effondrement de la natalité dans l’Hexagone. Ils citent notamment l’arrêt des établissements dédiés à l’assistance médicale à la procréation. Étant effectivement considérés comme non essentiels, ils sont fermés suite aux mesures gouvernementales. À cela s’ajoute la peur qu’éprouvent les parents face à l’idée de voir leur bébé infecté par le virus. Hervé Le Bras annonce qu’en comparaison à d’autres crises, le confinement a eu des conséquences immédiatement observables. Il a notamment évoqué la crise de 1929 et celle de 1973 liée au premier choc pétrolier. Au cours de ces deux incidents, il a fallu attendre des années avant de ressentir des transformations au niveau des naissances. Dans tous les cas, l’expert en démographie assure que : Dans une situation de crainte, de panique, d’incertitude, les couples remettent à un peu plus tard la naissance d’un enfant. Hervé Le Bras