Pour guérir du coronavirus, les patients pourront désormais recourir aux anticorps monoclonaux afin d’éviter la survenue de formes graves. Récemment approuvé par l’agence du médicament, ce protocole thérapeutique sera toutefois réservé dans un premier temps à un groupe limité. Le reste de la population ne pourra en bénéficier qu’avec l’arrivée d’une version plus efficace du remède. Le traitement à base d’anticorps monoclonaux sera administré dans l’Hexagone dans les jours à venir. Jugé potentiellement efficace contre les formes graves de SRAS-Cov-2, il a reçu l’aval du gouvernement le 25 février dernier. Dans cette perspective, Olivier Véran, ministre de la Santé, a néanmoins évoqué une campagne prudente encadrée par des mesures spécifiques. De leur côté, les professionnels se montrent méfiants. Selon eux, le médicament n’est pas encore au point. Et pour cause, il faudrait tenir compte des formes brésilienne et sud-africaine du virus. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle mesure thérapeutique aura forcément des impacts sur les remboursements de la complémentaire santé. Son efficacité reste à vérifier Dans la lutte contre le coronavirus, les chercheurs ont d’abord fait face à l’échec des médicaments habituels (excepté le dexamethasone). Ainsi, ils se sont penchés sur de nouvelles alternatives à l’instar des anticorps de synthèse. Ces derniers opèrent d’une manière identique aux variantes naturellement produites par le système immunitaire. Autrement dit, ils ont pour rôle d’éliminer tout corps étranger dans l’organisme pour éviter leur propagation. À ce titre, on retrouve aujourd’hui plusieurs protocoles thérapeutiques adoptant cette démarche. Le tocilizumab a récemment passé les essais cliniques avec brio. On peut également mentionner celui utilisé par l’ex-président des États-Unis, Donald Trump, le regeneron. D’après le bilan des premières expérimentations, ce dernier présente une efficacité suffisante face à l’infection. Néanmoins, l’avis de l’étude britannique Recovery sur le sujet est toujours en attente. Enfin, l’anticorps monoclonal du laboratoire Eli Lilly – le bamlanivimab – s’avère prometteur selon une recherche réalisée en janvier dernier. C’est sur cette troisième option que l’État a décidé de se positionner. Cependant, Olivier Véran a annoncé la venue d’une génération supérieure du médicament vers la quinzaine du mois en cours. Quelques dizaines de milliers de doses atteindront le territoire national d’ici cette date. La priorité aux personnes vulnérables Autorisés temporairement par l’Agence Nationale de sécurité du Médicament (ANSM), ces soins sont déjà disponibles auprès de 83 établissements hospitaliers. Cependant, l’accès reste pour l’instant réservé aux personnes qui risquent le plus de développer une forme grave du Covid-19. Il s’agit des individus symptomatiques ou testés positifs depuis 5 jours. Les premiers à pouvoir s’en prévaloir seront donc les patients de 80 ans et plus. En seconde position figurent les septuagénaires qui sont sujets à des maladies permanentes. Enfin viendra le tour des transplantés d’organes, des patients dialysés et des personnes présentant un système immunitaire affaibli en raison : D’une affection respiratoire chronique (allergies, hypertension artérielle pulmonaire, etc.) ; D’une pathologie grave (cancer, diabète…). Le gouvernement espère toutefois élargir le public cible avec l’approvisionnement en traitements supérieurs vers mi-mars. Les doses seront injectées en intraveineuse. Ensuite, le sujet fera l’objet d’une observation pendant 60 minutes. À défaut de complications, il pourra regagner son domicile où il devra se mettre en isolement pendant 10 jours.