Avec la croissance importante des besoins en microprocesseurs, les fabricants n’arrivent plus à suivre le rythme. Dès lors, un certain nombre de constructeurs automobiles sont contraints d’arrêter ou de ralentir leur production. Selon les estimations, cette situation se poursuivra jusqu’au troisième trimestre de cette année. Concernant la montée des prix, un expert prévoit une échéance en 2022. Ces derniers temps, on constate une explosion des demandes sur le marché des semiconducteurs. Cela résulte de la crise sanitaire qui a participé à une hausse des achats en ordinateurs portables, télévisions, etc. En face, les fabricants de puces à l’instar de Nvidia ou NXP peinent à honorer les commandes. Comme ils l’expliquent, ils ne s’attendaient pas à un tel rebond. Du côté de l’industrie automobile, cela a entraîné des imprévus. En effet, un grand nombre de marques se trouvent aujourd’hui confrontées à une insuffisance de ravitaillement en microprocesseurs. Ce qui contribuera dans un cadre plus large à quelques bouleversements au niveau du secteur assurance auto. La crise frappe presque toutes les enseignes Face à ce contexte, la meilleure solution pour les constructeurs consiste à favoriser les produits à forte rentabilité. Cela porte essentiellement sur les modèles haut de gamme et les SUV. Pour le reste, la situation varie d’une marque à une autre. Quelques-unes optent pour un ralentissement de leur production. Aussi le groupe allemand Volkswagen a-t-il annoncé une baisse totale de près de 100 000 voitures au premier trimestre 2021. Ce chiffre sera réparti entre ses usines en Amérique du Nord, en Europe et en Chine. À côté, Toyota a réduit de 40 % les activités de son site de San Antonio, aux États-Unis. Les plus touchés par la crise de composants se voient contraints d’arrêter une partie de leur production. C’est notamment le cas de Ford qui a récemment annoncé la fermeture de son établissement de Louisville, au Kentucky. Une décision qui conduira quelque 4 100 salariés au chômage technique. Les constructeurs français Renault et PSA figurent parmi les rares rescapés. Pour l’instant, ils semblent maintenir leur productivité. La situation durera jusqu’en octobre et décembre 2021 D’après Brady Wang, un analyste des technologies de pointe, les constructeurs automobiles devront faire preuve de beaucoup de patience. En effet, la conjoncture laisse paraître une hausse des prix des constituants jusqu’en 2022. Bien qu’en phase de conception, les solutions mettraient en effet du temps pour se matérialiser. Sur ce point, des entreprises telles qu’Infineon Technologies et STMicroelectronics comptent modifier la structure des composants électroniques de puissance. Dès lors, la production sera principalement axée sur les plaquettes de 300 mm au détriment des variantes à 200 mm. Ce qui garantira un gain d’un facteur 2,25 par plaquette lors du montage. Une alternative déjà expérimentée par Texas Instruments depuis des années. Quant aux microcontrôleurs, les industriels spécialisés dans la puce envisagent de se tourner davantage vers les fonderies. À ce titre, Infineon a augmenté la part de son exploitation externalisée à 70 %. Néanmoins, il faut rappeler que les capacités de production de ces établissements sont complètement saturées.