Au cours de la période entre janvier et juin 2021, les constructeurs ont réussi à immatriculer 5,4 millions de voitures en Europe. Par rapport à l’année dernière, l’on peut déduire de cette valeur une augmentation de 25 %. Ce qui apparaît comme une excellente performance. Pourtant, la réalité est toute autre, vu les chiffres d’avant-crise. Le plus gros marché européen de l’automobile, l’Allemagne, a enclenché sa transition écologique. En témoigne le nombre de voitures électriques ou hybrides mises à la route sur les six premiers mois de 2021. Comparativement à la même période en 2020, le volume des ventes a triplé pour ces modèles. Toutefois, cette progression est à considérer avec précaution, compte tenu du contexte de l’année dernière. Un exercice miné par la mise à l’arrêt de l’activité des concessions et le premier confinement. À l’échelle du continent, plus de 5 millions de véhicules, toutes motorisations confondues, ont été écoulés sur le premier semestre 2021. Soit une évolution de +25,2 % comparé à 2020. Une relance trompeuse au premier semestre Malgré tout, ce bilan traduit une reprise illusoire, car entre janvier-juin 2019, le nombre de ventes réalisées s’élevait à 8,2 millions d’unités. Un chiffre en léger recul si l’on se réfère à 2018. En creux, le résultat de certains marchés semble très intéressant. De l’autre côté du Rhin, les transactions sur les voitures essence ou diesel ont chuté de 16 %. Une tendance qui, pour le secteur de l’assurance auto, se manifestera par une baisse des souscriptions. Au pays du haut de gamme automobile, cette variation se révèle à la fois étonnante, mais aussi logique. En effet, Daimler, ainsi que les groupes BMW et Volkswagen ont considérablement augmenté les hybrides rechargeables ces derniers mois. Grands consommateurs de cette motorisation, les entreprises, loueurs et flottes se reportent logiquement sur les autos électrifiées. De fait, la part du diesel et de l’essence s’écroule naturellement. En somme, les constructeurs devront patienter encore avant de revenir à leur niveau d’avant Covid. Une grande patience nécessaire Cette attente pourrait s’annoncer longue, vu les différents problèmes auxquels la filière fait face. Cela concerne notamment les difficultés sur le plan du ravitaillement, le virage vers l’électrique, ou encore la pénurie de semi-conducteurs. Relativement à ce dernier point, les répercussions de cette conjoncture restent non quantifiées à ce jour. Cependant, elles portent sur plusieurs centaines de milliers de véhicules, indiquent les analystes. Quant aux fabricants, ils pensent que le pic de ce contexte de manque a été franchi. Ainsi, ils tablent sur un rétablissement de la situation au cours du second semestre 2021. Dans ce cadre, le groupe Hyundai gagne 0,6 point de parts de marché à 7,5 %. À côté, Stellantis poursuit son avancement et enregistre une PDM de 23,1 %, contre 22,1 % précédemment. Née de la fusion entre PSA et FCA, l’entreprise est portée par le dynamisme de Fiat, Jeep et Peugeot. Les trois marques totalisent respectivement une progression 0,4 et 0,3 point (pour les deux dernières). Enfin, le groupe VW conserve sa PDM à 26,4 %, lui permettant de conforter ses places.