Sachant que la production mondiale devrait baisser de 4 à 5 % dans l’industrie automobile, le marché allemand est à la traîne. L’indice permettant d’évaluer la santé du secteur manufacturier le démontre, d’autant plus que le secteur automobile contribue largement au PIB du pays, à hauteur de 20 %. Le point sur ce sujet. En Allemagne, la filière automobile est loin d’être performante en raison du ralentissement économique qui sévit à l’échelle mondiale. En effet, la Chine s’impose comme étant le marché numéro un en dépit de la baisse de la croissance mondiale. Par ailleurs, les constructeurs doivent s’adapter en permanence non seulement aux nouvelles normes d’émissions de CO2, mais encore aux nouveaux modes de consommation des automobilistes. D’ailleurs, celui qui dirige les études économiques au sein de Lazard Frères Gestion, Julien-Pierre Nouen, mentionne que l’indice actuel des directeurs d’achats n’excède le chiffre le plus bas que de 0,1 point. Il s’agit de celui du mois de juillet 2012. Les consommateurs pensent et consomment différemment Thomas Brenier, qui travaille chez Lazard Frères Gestion en tant qu’associé gérant, note que le marché de l’automobile décroît sur le Vieux continent. Il met cette tendance à la baisse sur le compte de l’incertitude qui règne dans l’esprit des consommateurs au moment de leur décision d’achat. Il estime que les potentiels acquéreurs sont confrontés à un dilemme : acquérir un moteur diesel ou un modèle électrifié : S’ils achètent un modèle diesel, ils ne sont pas sûrs de pouvoir rouler avec jusqu’à la fin de sa durée de vie, tandis que les modèles électriques restent chers et présentent encore des problèmes d’autonomie. D’où un certain attentisme des conducteurs. Thomas Brenier Les fabricants de voitures assistent également à une évolution des habitudes de consommation, comme l’affirme Thomas Brenier. De nouvelles solutions de mobilité dont le système d’autopartage et l’usage du véhicule avec chauffeur dont l’acteur Uber fait la promotion émergent. Les évolutions réglementaires et la politique des producteurs chinois perturbent le secteur En Chine, l’industrie automobile ne se porte pas particulièrement bien malgré son statut de leader dans le monde en la matière, comme le précise le spécialiste Thomas Brenier. Il ajoute que les constructeurs chinois commandent moins de pièces aux Allemands. Il en est de même pour les équipements automobiles. De plus, les ventes de modèles européens de milieu de gamme dans ce pays affichent des résultats moindres, contrairement aux marques automobiles de prestige. Les professionnels spécialisés dans l’assurance auto de luxe peuvent en profiter. Mais ce n’est pas le seul détail qui impacte la filière automobile allemande. Par exemple, Thomas Brenier révèle que les constructeurs outre-Rhin n’étaient pas bien préparés pour accueillir le nouveau cycle d’homologation WLTP. Ce dernier ayant été fixé au mois de septembre 2018. En effet, avant que la nouvelle norme n’entre en vigueur, les industriels ont écoulé massivement les véhicules sur le marché, comme l’énonce le même expert. Dès lors que les ventes ont repris leur cycle normal, les résultats sont en berne, conformément aux chiffres du premier semestre 2019.