Un jeune conducteur a désormais la possibilité de réduire la période probatoire, généralement de 2 ou 3 ans. Et ce, grâce à une formation complémentaire qui permet de le préparer à une conduite en situation difficile. Il pourra ainsi acquérir les 12 points plus rapidement, et passer du statut d’apprenti à celui de conducteur à part entière. Les jeunes conducteurs se trouvent à l’origine d’un quart des accidents mortels en France. Aussi, afin de renforcer la sécurité routière, les autorités n’ont de cesse de mettre en place des dispositifs qui permettent de mieux encadrer les conducteurs et les comportements sur la route. Cette année, c’est la formation complémentaire qui entre en vigueur, après les arrêtés ministériels publiés au mois de mai dernier. Ayant lieu après le permis, elle vise à améliorer le savoir-faire des jeunes conducteurs. Il s’agit de leur faire connaître les risques auxquels ils font face et de leur apprendre à les gérer pour éviter les accidents. Une formation basée sur les échanges et la discussion Si les premières formations réalisées avant le permis permettent aux automobilistes d’acquérir les connaissances de base liées à la conduite, la formation complémentaire post permis est axée sur la gestion des situations complexes. Plutôt que de prodiguer des cours théoriques, les auto-écoles proposent donc un groupe de discussion où les jeunes conducteurs peuvent discuter entre eux. Aucun jugement ne sera émis au terme de cet échange. ImportantCette formation complémentaire s’apparente à un stage, qui dure une journée et coûte 90 euros par conducteur. Les jeunes intègrent alors des groupes de 6 à 12 personnes, ayant tous obtenu leur permis depuis au moins 6 mois et n’excédant pas un an. Seuls les jeunes qui n’ont encore commis aucune infraction depuis l’obtention du permis sont reçus dans cette formation. Ils participeront à un partage d’expérience où ils peuvent s’exprimer librement. Les échanges sont axés sur un sujet en particulier. L’objectif étant de leur faire comprendre les risques et de les conscientiser des responsabilités qu’ils doivent prendre. Une fois la journée de stage terminée, chaque participant doit écrire une lettre d’engagement qu’il est le seul à pouvoir lire. L’auto-école la lui envoie à la fin de sa période probatoire. Obtenir 12 points en 2 ans Il existe actuellement différents dispositifs à destination des jeunes qui souhaitent profiter de la liberté de conduire : la conduite accompagnée, la conduite supervisée ou encore l’assurance jeune conducteur, qui permet de bénéficier d’une assistance pour les difficultés rencontrées en route. Les autorités tiennent néanmoins à élargir les possibilités tout en optimisant la sécurité. D’où la mise en place de la formation complémentaire. Cette dernière est proposée par des auto-écoles labellisées. Celles-ci sont actuellement au nombre de 3 000, mais seules quelques-unes d'entre elles ont mis en avant le stage post permis. À titre d’exemple, en Moselle, seule une auto-école a ouvert ce dispositif aux jeunes conducteurs, alors qu’une dizaine détient un label. ImportantCette formation permet de réduire la période probatoire qui est normalement de 3 ans à 2 ans pour un permis classique. Pour un permis passé en conduite accompagnée, cette durée passe de 2 ans à un an et demi. Grâce à ce stage, le jeune conducteur peut ainsi acquérir les 12 points en 2 ans ou en un an et demi. Il pourra dès lors enlever l’autocollant à l’arrière du véhicule, qui indique son statut d’apprenti avec le symbole A, et conduire sans les restrictions particulières qui concernent la conduite en état d’ébriété (taux d’alcoolémie autorisé limité à 0,2 g/l) ou les limitations de vitesse (vitesse maximale de 80, 100 ou 110 km/h selon les routes).