D’après le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), 300 000 voitures représentent un danger immédiat pour le monde environnant et particulièrement pour la sécurité routière. Cette donnée découle des contre-visites réalisées, dont le taux critique moyen s’établit à 1,5 %. Le CNPA ne manque pas d’ajouter que pour la filière, la perte s’élève à 100 millions d’euros pour cette année. En tant que présidente de DEKRA Automotive SAS, Karine Bonnet, qui a assisté au dernier Club Argus, a révélé que nombre de conducteurs ont omis de réaliser un contrôle technique de leur véhicule. Comparés à l’an passé sur la même période, 400 000 contrôles techniques en moins ont été réalisés fin octobre 2019. Le CNPA a fait part de cette baisse considérable des visites réglementaires au chef du gouvernement. Selon lui, pas moins de 10 000 voitures n’ont pas fait l’objet de vérifications au cours des derniers mois. Ces véhicules représentent un danger immédiat. De plus en plus de Français se passent des visites réglementaires Selon les données récoltées par le réseau DEKRA et rapportées par Le Journal de l'Auto, près de 560 000 automobiles devant subir un contrôle technique ont omis de le faire cette année. Fin octobre dernier, les « retards » enregistrés ont atteint la barre des 430 000. Les centres dédiés au contrôle technique se posent des questions sur la pérennité de leur activité, d’autant plus que le phénomène tend à prendre de l’ampleur. Selon Karine Bonnet, les manifestations des Gilets jaunes peuvent en être à l’origine. Elle note : « À la suite du mouvement, qui a débuté en novembre 2018, le Premier ministre a annoncé dans la foulée le report du contrôle de pollution renforcé sur les diesels au 1er juillet 2019, au lieu du 1er janvier. Dans l’inconscient collectif, les automobilistes ont pensé que ce sont l’ensemble des contrôles qui étaient repoussés. » Karine Bonnet La présidente de DEKRA Automotive SAS a aussi mis en avant d’autres causes probables : « Nous constatons aussi qu’il y a moins de fiches d’immobilisations et donc de contraventions de la part des forces de l’ordre. Enfin, nous pouvons peut-être y ajouter un effet lié à la prime à la conversion. » Karine Bonnet Les professionnels du contrôle technique émettent des solutions d’ordre pratique Le CNPA espère que les pouvoirs publics prendront les mesures nécessaires pour redresser la situation qui nuit à la sécurité d’autrui. Il en profite pour formuler quelques recommandations : Élaboration d’un cadre réglementaire obligeant les automobilistes à fournir un contrôle technique datant de moins de 6 mois lors de la signature d’un contrat d’assurance auto. Inclusion du contrôle technique dans le champ de la vidéo-verbalisation afin de mieux identifier les voitures qui ne sont pas en règle. Faire changer les mentalités en mettant en place une amende forfaitaire plus contraignante. Automatiser les procédures de relance pour les véhicules devant procéder à une visite technique. Quant aux centres, ils proposent la mise en place d’un fichier national. L’objectif étant de recenser tous les conducteurs qui doivent réaliser un contrôle périodique de leur voiture. Karine Bonnet éclaire sur l’objectif de cette démarche : « L’idée n’est pas de faire de la dénonciation d’infraction. Nous voulons simplement les sensibiliser sur les risques qu’ils peuvent encourir avec un véhicule non contrôlé. » Karine Bonnet