En France, la notion de mobilité elle-même doit être repensée, car elle est étroitement liée à la problématique écologique. En effet, les modes de transport privilégiés dans l’Hexagone freinent la réduction des émissions de polluants. La secrétaire d'État à la transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, s’est exprimée sur le sujet dans une tribune publiée par Les Echos. Depuis plusieurs années, les voitures sont reconnues comme faisant partie des plus grands pollueurs dans le monde. Logiquement, ce mode de transport est un des premiers concernés par les mesures visant à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Diverses normes ont ainsi été imposées aux constructeurs pour réduire la pollution de l’air. Cependant, la voiture est souvent incontournable pour les personnes vivant loin des centres-villes. Elle représente également tout un mode de vie pour de nombreux automobilistes. De ce fait, la France a intérêt à bousculer les habitudes et à soutenir les solutions alternatives pour contribuer concrètement à la protection de l’environnement. Réinvention de la vie urbaine Pour pouvoir respecter l’Accord de Paris, la France a besoin de transformer en profondeur les moyens de transport privilégiés par les usagers. Cette démarche passe notamment par le remplacement progressif des voitures individuelles thermiques par des véhicules électrifiés (électriques, hybrides et hybrides rechargeables). ImportantIl est également important d’envisager autant que possible des solutions de mobilité alternatives comme les transports en commun, le covoiturage, le vélo ou encore la marche. De cette manière, les émissions de gaz liées aux déplacements individuels baisseront de manière significative. L’idéal serait même de réduire les trajets et de se limiter au strict nécessaire. Outre la question des transports, il est désormais indispensable d’intégrer à la problématique actuelle d’autres facteurs déterminants tels que l’aménagement urbain. En effet, les habitations sont souvent situées à de grandes distances des principales zones d’activité. Dans ce cas, le télétravail représente une solution intéressante pour supprimer les déplacements domicile-travail. De même, les centres commerciaux tendent à se multiplier en périphérie, au détriment des petits commerces des centres-villes. En somme, la France doit tenir compte de différents paramètres pour modifier la place de la voiture au quotidien. Néanmoins, de nombreuses solutions existent et sont tout à fait réalisables. Par exemple, les villes peuvent notamment multiplier les bornes de recharge, les pistes cyclables, les mobilités accessibles au public, les aires destinées au covoiturage, les zones desservies par les transports collectifs… Développement des alternatives Actuellement, il est assez facile de constater le développement rapide du marché des voitures hybrides et électriques, même en réalisant un comparatif assurance auto. Les constructeurs ont en effet été contraints d’accélérer le développement de leur catalogue de modèles électrifiés sous peine de sanctions émanant de l’Union européenne. À partir de 2020, l’Europe a prévu des amendes conséquentes contre les constructeurs affichant des niveaux d’émissions de CO2 de plus de 95 g/km sur l’ensemble de leur flotte de véhicule neuf. En 2015, le taux moyen constaté atteignait les 130 g/km. Ainsi, l’offre sur le segment des voitures peu polluantes a augmenté rapidement pour toutes marques. La France prévoit même d’interdire les modèles thermiques en 2040 à travers la loi énergie-climat votée récemment. Dans ce contexte, les autorités locales sont également sollicitées pour réduire les lacunes en matière de mobilité dans le pays. En effet, 25 % de la population, répartie sur 75 % du territoire, ne dispose pas de services de transports en commun satisfaisants. Avec la loi sur les mobilités, les communes doivent désormais développer leur propre offre en la matière. L’État a d’ailleurs prévu différents dispositifs pour faciliter la réalisation de ce projet, à travers le programme France Mobilités ou encore le contrat de transition écologique. Dans tous les cas, les élus locaux doivent participer à l’effort général pour réduire concrètement le niveau d’émission de polluants dus aux voitures.