À l’heure où la transition énergétique est devenue priorité absolue dans le secteur de la mobilité, différentes solutions sont imaginées pour réduire le taux d’émission de gaz à effet de serre. L’hydrogène est l’une d’elles, mais pour différentes raisons, cette option éprouve encore beaucoup de peine à se faire une place contrairement à l’électrique. Novembre dernier a été le mois choisi par l’AFHYPAC (Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible) pour faire état des lieux de l’avancée de l’hydrogène dans la ruée vers la lutte contre le réchauffement climatique à travers le secteur de la mobilité. Il en ressort que ce domaine demeure marginalisé même si son usage ne permet pas uniquement de réduire le taux d’émission de CO2, mais également celui des particules, du SOx et du NOx. Tout cela, parce que jusqu’ici, le développement du système est lesté par différents facteurs. Toutefois, il faut préciser que, même lentement, il continue sa percée notamment auprès des collectivités et des entreprises. Différents facteurs lestent son développement Contrairement à l’électrique qui connait un essor considérable ces dernières années, l’hydrogène peine à prendre son envol. C’est du moins, ce qu’a récemment fait valoir l’AFHYPAC en pointant du doigt les différents facteurs lestant le développement de cette solution dans le secteur de la mobilité. Ce qui se reflète d’ailleurs auprès des assureurs puisqu’il suffit de venir sur un site comparateur assurance auto pour découvrir que les offres de couverture liées à ce segment sont encore peu nombreuses. Mais pour en revenir à ses difficultés à démarrer, l’Association a mis en exergue de nombreux éléments. À commencer par son prix qui demeure inaccessible avec une moyenne élevée à 70 000 euros, alors qu’avec 10 euros/kg à son actif, le coût du carburant à l’hydrogène est tout aussi cher que l’essence. Et en parlant de combustible, l’on peut également énumérer le fait que sur l’ensemble du territoire, il n’existe que 77 stations dont : 47 compatibles avec les utilitaires (dont 20 pour les voitures particulières) ; 25 pour les bus ; 5 dédiés aux autres mobilités. Ce qui demeure largement insuffisant pour assurer l’approvisionnement, alors qu’il faut compter au moins 50 euros pour faire le plein. Aussi, force est de constater que les modèles disponibles sont encore très peu nombreux notamment pour les particuliers. Tout indique en effet que dans ce domaine, les constructeurs préfèrent concentrer leurs efforts dans la production de moyens de mobilités destinés aux entreprises et aux collectivités. Et là encore, leur développement est tout aussi limité puisque l’on peut compter sur les doigts les marques actuellement disponibles dans l’Hexagone à l’instar de la Toyota Mirai ou du Hyundai Nexo qui sont essentiellement aux services de Hype en tant que flotte de taxis. Les choses auront tendance à s’améliorer Il va sans dire que tout comme l’électrique, l’hydrogène continue d’avancer pour se faire une percée dans le secteur de la mobilité, mais contrairement à son homologue, sa progression est à peine perceptible. Du moins, pour l’instant puisqu’aux dernières nouvelles, les choses auront tendance à s’améliorer si l’on croit l’AFHYPAC dans son rapport. Dans ce sens, l’Association a, par exemple, tenu à rappeler l’existence du Plan Hydrogène de 2017 qui demeure d’actualité pour permettre à la France de compter quelque 400 nouvelles stations d’ici 2028. Du côté des constructeurs, des progrès seront également perceptibles puisque d’autres modèles comme le Master ZE H2 de Renault viendra s’ajouter à la liste des utilitaires en notant que d’ici 2021, PSA y mettra aussi son grain de sel avec sa nouvelle fourgonnette à l’hydrogène dont la dénomination reste à découvrir. Mais il faut dire que les efforts les plus considérables proviennent des collectivités puisque dès 2020, de nombreuses agglomérations comme Le Mans, Versailles, Pau, Paris ou Versailles ont décidé de franchir le pas en mettant en circulation des bus utilisant cette source d’énergie. D’ailleurs 17 unités sont d’ores et déjà en service dans certaines villes comme Toulon, Auxerre ou Toulouse et leur nombre aura tendance à se gonfler à hauteur de 44 d’ici deux ans selon les prévisions. Comparé au dessein de l’union des groupements d’achat publics (UGAP) qui vise à faire circuler 1000 bus dans un proche avenir, tout cela semble cependant insignifiant en précisant que l’appel d’offres pour ce projet est prévu pour mars 2020. À noter que dans la même foulée, d’autres engagements sont aussi prévus comme : L’utilisation en phase test de 8 bennes à ordures à Lyon dans le cadre du projet Smarty ; L’entrée en scène de la SNCF qui mettra sur les rails une quinzaine de trains hydrogène ; L’usage de la solution hydrogène sur des navettes à Nantes et à La Rochelle.