L’avenir de la conduite autonome semble désormais incertain, alors que son avènement était prévu pour l’année 2020 qui approche à pas de géant. C’est du moins, ce que fait comprendre en analysant la situation et qui a mis en exergue les différents facteurs lestant le développement du système. Philippe Crevel, économiste et à la fois Directeur du Cercle de l’Épargne s’est récemment donné pour mission de faire état des lieux de l’avancement du secteur automobile en matière d’automatisation de la conduite, alors que l’avènement de ce segment est attendu pour la saison 2020. Mais d’après cet expert, les amateurs de cette technologie devront encore prendre leur mal en patience pour un bon bout de temps ne serait-ce que de tenir en compte le fait que les principaux constructeurs spécialisés dans ce domaine ont désormais mis le pied sur la pédale des freins. Tout cela, parce que ces derniers se doivent encore de relever de nombreux défis d’ordre technique, juridique et éthique avant d’espérer proposer un produit fiable et répondant aux attentes des utilisateurs. La responsabilité en cas d’accident est encore floue En tant que véhicule terrestre, les modèles équipés d’une conduite autonome se doivent d’être régis par une réglementation avant de pouvoir circuler notamment en matière de responsabilité en cas d’accident. Mais il suffit d’aller sur un site comparateur assurance auto pour se rendre compte qu’il est difficile voire impossible de trouver une couverture adéquate à cette technologie. Tout cela, parce que les assureurs ne peuvent tout simplement pas proposer une garantie pour des usages sur la voie publique puisque la législation française, à travers la loi Pacte, s’est contentée de miser sur les règles de responsabilité dans le cadre des expérimentations. Ce qui a conduit Philippe Crevel à se poser une question pertinente dans l’optique où ces spécimens pouvaient sillonner toutes les voies circulables. « Pour un véhicule autonome, en cas de décès du piéton, qui est responsable : le propriétaire du véhicule ? Le constructeur ? L’entreprise en charge du pilotage ? » Philippe Crevel En attendant d’y trouver une réponse, l’on pourrait d’ores et déjà dire que depuis février 2018, cette part revient désormais à l’opérateur contrôlant le véhicule à distance. Du moins, en Californie puisqu’une réglementation a tranché dans ce sens depuis cette date. Encore de nombreux défis techniques à relever D’après Philippe Crevel, la législation n’est pas l’unique facteur lestant l’avènement des voitures autonomes. Cet analyste a aussi pointé du doigt des problèmes techniques que les constructeurs se doivent de résoudre en notant que jusqu’ici, la fiabilité de cette technologie reste à prouver. Tout simplement parce que de nombreux incidents ont d’ores et déjà été enregistrés, alors qu’il ne s’agissait que de modèles semi-automatiques. Ainsi, ce Directeur du Cercle de l’Épargne a énuméré quelques défis à relever en prenant en exemple : « Le franchissement d’une place comme l’Étoile à Paris aux heures d’affluence constitue un défi pour l’intelligence artificielle. » Philippe Crevel Et d’ajouter d’autres éléments comme : La perception des évènements en temps réel et de prendre les décisions qui conviennent ; La sécurisation poussée des données pour éviter le piratage des véhicules ; La capacité à prendre en compte des événements extérieurs comme les conditions météorologiques ou l’état de la route ; La mise en place d’un système de sécurisation évitant que la conduite autonome soit mise en échec dans des circonstances complexes. Soit, autant de difficultés qui ont fini par atténuer l’ardeur des constructeurs exploitant ce domaine à l’instar de Tesla, Google Car ou Apple Car.