L’Asset Owners Disclosure Project (AODP) a mené une étude sur la répartition des actifs des 116 plus gros assureurs. Son constat est clair : alors que le changement climatique est au cœur des préoccupations des dirigeants des grandes nations, trop peu d’assureurs pensent à tenir compte des risques qui y sont liés. Les assureurs français plutôt bien placés Dans le classement établi par l’ONG dont l’objectif est de « protéger l’épargne et autres investissements de long terme en poussant l’industrie financière vers plus de transparence pour l’encourager à adopter les meilleures pratiques » Aviva, assureur britannique, arrive numéro 1 avec un A. AXA est numéro 2, obtenant un BBB. La MAIF, Crédit Agricole Assurances et CNP Assurance Group, tous des leaders de l’assurance emprunteur, obtiennent des places honorables, arrivant dans les 10 premiers. De l’autre côté de l’échelle, il y a Groupama qui se trouve parmi les derniers de ce classement. Malheureusement l’assureur français est loin d’être le seul à n’accorder que très peu d’attention aux risques générés par le changement climatique sur ses investissements puisque deux mastodontes américains, Mass Mutual et New York Life sont eux aussi très mal classés. Un risque aux impacts bien réels Julian Poulter, directeur de l’ONG, déplore que l'assurance emprunteur en général n’accordent pas plus d’attention au changement climatique alors que ce dernier représente « une double menace pour eux, puisqu’ils sont exposés à la hausse des sinistres liés aux impacts du réchauffement tout comme aux éventuelles dévalorisations de leurs portefeuilles d’investissement. » D’après l’évaluation de l’AODP la proportion d’assureurs ayant évalué le bilan carbone de leurs investissements est de seulement 5 % alors qu’elle est de 13 % chez les fonds de pension. Pire, alors que 16 % des fonds de pension disposent en interne de compétences dédiées à l’évaluation du risque climat ils ne sont que 8 % à le faire chez les assureurs. De même, alors que les fonds de pension consacrent environ 0,6 % de leurs investissements à des actifs « verts », c'est-à-dire à faible émission de gaz carbonique, ce taux est d’à peine 0,2 % chez les assureurs.